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Ignemshir, Tome 1 : L'Étincelle Mourante
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tome 1, Chapitre 29 « La Terrible Vérité » tome 1, Chapitre 29

Ils se retrouvèrent dans un laboratoire se trouvant au bout d’un couloir perpendiculaire à celui qu’ils avaient pris en sortant de l’ascenseur. Evan se tenait à nouveau dans un prisme crépusculaire similaire à celui dans lequel Tessa avait fait son check-up. Même si celui-là semblait être plus récent. Il se fit à nouveau piquer. Il commençait à en avoir par-dessus la tête de tous ces examens inutiles et particulièrement de ce serpent métallique qui lui plantait son dard dans le pied au moment où il s’y attendait le moins. Keiji lui adressa un signe de tête encourageant. Il lui rendit un léger sourire appréciant l’effort de son ami bien qu’il savait que cela ne le mènerait nulle part. Les deux scientis et Charlaine avaient le regard braqué sur les hologrammes qui apparurent les uns après les autres.

— Comme c’est étrange, marmonna Jasper. Je n’arrive pas à régler correctement ma machine. L’intelligence artificielle me renvoie des résultats mais je vois bien qu’il y a comme… comme une perturbation… des parasites. Je n’ai jamais vu un prisme crépusculaire parasité… Ah voilà… Hum… c’est… euh… de plus en plus étrange. Le problème est réglé mais… Sarou ?

— Par les sept Sarafs qui se tiennent dans le creux des poings du Seigneur des Mondes mais qu’est-ce que c’est que ça ? S’exclama Sarou Ngen en tirant sur ses cheveux blancs.

Evan vit Jasper, crispé qui fixait les graphiques avec les yeux grands ouverts. Il posa sur lui son regard où se mêlait un mélange de surprise, d’incompréhension et de doute. Il s’éloigna de la console et se rapprocha de lui avant de demander :

— Quel âge as-tu ?

— Pardon ? Demanda Evan. Qu’est-ce qu’il y a ? Qu’est-ce que vous voyez ?

— Réponds à ma question.

— Dix-sept ans, bientôt dix-huit. Pourquoi ?

Il plissa des lèvres et repartit vers les hologrammes. Evan interrogea Charlaine du regard et elle-même garda le silence, le regard fuyant, espérant sûrement que l’un des magistri s’exprimerait. N’y tenant plus, Evan sortit du tube pour les rejoindre. Il faisait une tête de plus qu’eux. Les courbes n’avaient aucun sens pour lui. Keiji se tint à côté de lui et désigna un histogramme en trois dimensions sous lequel il était écrit : « âge réel du Kar’Cirkaem : 195 ans ». Evan se pétrifia. Qu’est-ce que c’était que cette histoire ? Comme son Cercle Intérieur pouvait-il être dix fois plus vieux que lui !

— Mais qu’est-ce que ça signifie ? Balbutia-t-il. Pourquoi est-ce qu’il est écrit cent-quatre-vingt-quinze ans ? Je…

— Aucune idée, répondit Jasper en haussant les épaules. C’est la première fois que je vois ça. Chez un sujet si jeune… As-tu déjà incarné ton neshir ? t’es-tu déjà servi des Brasiers de Résurrection ?

L’Incarnation était la dernière étape de maîtrise du neshirinshi. Le Premier Palier était l’Impulsion de l’Étincelle, la maîtrise de l’Étincelle associé à une utilisation momentanée et instable de l’Air. Le Deuxième Palier était le Ballet de la Flamme, requérant l’association harmonieuse entre l’Air et l’Étincelle et le Troisième et dernier Palier, l’Incarnation du Brasier. Il consistait à concentrer le Kar dans son neshir afin d’augmenter de manière exponentielle son potentiel de destruction … Il n’était encore qu’un alumnus… Ce n’était en général qu’en collegium ou pendant le Periculum, et principalement le Raaek’a Daedalis que certains commençaient à incarner leur neshir car les dangers auxquelles il était confronté lors de ces épreuves le requérait… Le neshir répondait à la soif de survie face à la mort lorsque celle-ci revêtait un aspect des plus monstrueux…

— Non jamais…

— Voilà qui est très étrange… J’ai déjà constaté ce genre de chose chez des vétérans ayant une centaine de grandes batailles à leur actif et ayant dû repousser leur limite. Mais c’est peut-être dix ou au maximum trente ans de vieillissement mais rien d’une telle ampleur. Et toi Sarou ?

— Pareil que toi Jasper. Ton Kar’Cirkaem a vieilli presque onze fois plus vite que celui d’un ignemshir lambda. Et arrivant à sa limite, il est maintenant en train de s’effondrer… Mais je… je ne vois pas ce qui pourrait l’expliquer. C’est surréaliste. J’aimerai bien t’étudier davantage, si bien sûr, tu me le permets euh… c’est quoi ton nom déjà ?

— Evan.

— Oui. Evan, fit Sarou avec un sourire carnassier qui révéla toute sa dentition.

Pour cet homme, il n’était qu’un nouveau et passionnant sujet d’étude qui venait de lui tomber dans le bec. Evan sera les poings au point qu’ils en tremblèrent. Il s’effondrait. Son Kar’Cirkaem s’effondrait… parce qu’il était trop vieux ? Plus les jours passait moins sa situation n’avait de sens.

— Mais bien sûr ! s’exclama-t-il brusquement en le faisant sursauter. Evan ! Tu ne serais pas le fils adoptif de Princeton ?

— Fils adoptif ? murmura Evan avec un pâle sourire. Oui, si on veut. Vous connaissez Princeton ?

— Qui n’a jamais entendu parler du Tueur de Dragons Noirs ?

— J’ai cru que vous le connaissiez plus que comme… une simple rumeur.

— Si, en effet, j’ai vu ce fou furieux grandir. Après tout, j’étais là lorsque Kani est revenu avec lui de la cité de Lima des Contrées Maudites. Il n’était encore qu’un petit gamin rachitique et mal nourri.

En y repensant, il se souvint que le nom de Sarou était mentionné à de nombreuses reprises dans le carnet de son père. En effet, il était l’un de ses mentors à Nosce. Il était celui qui l’avait soutenu pendant les deux années de recherches non autorisé par les académiciens qui lui avait été attitré. C’était probablement grâce à lui qu’il n’avait pas été viré immédiatement du collegium lorsqu’il avait commencé ses recherches sur la mort de l’Étincelle neshirienne. Ce dernier l’observa attentivement derrière ses verres fumés et dit en plissant les lèvres :

— Je sais que mon esprit me joue des tours, mais… je te trouve une ressemblance avec Kani. T’en penses quoi Jasper ?

— Je ne sais pas, marmonna Jasper d’un air mi ennuyé, mi endormi. Je ne crois pas.

— Mais si, regarde bien. Il me rappelle l’époque où Kani était toujours fourré avec Akihito. Et qu’ils étaient inséparables.

— Mon père ? Demanda Keiji. Vous parlez du magister qui a théorisé la Systémique Spectrale ?

— Oui, le génie qui a inventé la machine que tu vois là, répondit le magister scientis Sarou Ngen en désignant le prisme crépusculaire. Il a levé le voile sur l’existence du réseau artériel arkarien après près de quatre cents ans de questionnement. Ils étaient très amis avec ton père.

— Oui, je sais. Mon père me parle souvent de lui, répondit Keiji le front soucieux et l’air ailleurs.

Et se tournant à moitié vers Evan, il lui dit d’une voix distraite :

— Mon père trouve aussi que tu lui ressembles. Il me l’a dit une ou deux fois.

Evan ne pût s’empêcher de se crisper avant de dire, le cœur lourd, digérant difficilement ce qu’on venait de lui dire sur son Cercle Intérieur :

— J’ai un visage assez passe partout, ce doit être ça…

— Peut-être bien… Ah… dit-il avec nostalgie. Il fut une époque où j’étais son professeur à Nosce. Un esprit singulier. Mais il avait aussi une sacrée constitution. Fort comme un bœuf, et excellent joueur de garoway. Avec ton père, ils étaient vraiment exceptionnels. Bon malheureusement, il a eu des enfants qui sont morts bébé, mais au moins, il aura eu Princeton.

Evan ne voulait plus en entendre parler. Entendre parler de son père… qui n’était plus et qu’il allait définitivement rejoindre étant donnée ce qu’il venait de découvrir.

Comment expliquer ce qui lui arrivait ?

Il se rhabilla rapidement sans rien dire. Keiji et Charlaine l’observaient en silence.

— Y’aurait-il un moyen d’inverser la tendance ? Demanda Keiji la mâchoire crispée. Pour son Kar’Cirkaem ?

Jasper leva ses yeux baissés sur lui comme s’il le voyait pour la première fois. On aurait dit qu’il essayait de se rappeler ce qu’il faisait dans le labo. Il se gratta sa barbe de trois jours en balayant tout le monde du regard comme s’il redécouvrait les visages présents. Il croisa les bras.

— S’il était possible de rajeunir un Kar’Cirkaem, les ignemshirs seraient immortels, littéralement, répondit-il simplement. Mais ce qui me rend perplexe au-delà cela, ce sont les perturbations. Si je n’avais pas remarqué ces subtiles variations, je pense que cela aurait faussé l’estimation de l’âge de ton Cercle Intérieur.

— Combien de temps me reste-t-il ? Demanda Evan.

— Honnêtement, les ignemshirs qui ont atteint ou dépassé l’âge de cent-quatre-vingt-quinze ans au cours des quatre derniers siècles se comptent sur les doigts de la main… Durant l’Âge des Immortels, ils étaient beaucoup plus nombreux. Ce sont les fameux Sangs d’Airain ayant survécus à la Guerre d’Airain et à la Guerre de l’Éclipse. De nos jours, la plupart meurt à cent-quarante ans, les Impériaux peut-être cent-soixante-dix ans maximum. Tu devrais déjà être mort, petit. Tu dois avoir un sang d’airain d’une densité exceptionnelle pour que ton Cercle Intérieur ait pu atteindre une telle durée de vie. Si j’étais toi, je mettrais mes affaires en ordre car l’Effondrement Total de ton Kar’Cirkaem n’est pas loin…

— Merci pour tout, marmonna Evan avant de quitter la pièce sous les regards désolés de ses amis.

*

Une fois que Keiji et Charlaine furent parti après avoir discuté longuement avec les deux magistri scientis, Jasper s’assit sur un tabouret à sustentation, fixa les hologrammes des résultats, immobile, tandis que Sarou manipulait la console holographique, créant de nouveaux graphiques en parlant dans sa barbe. Soudain, il se mit à rire à gorge déployée, le dos vouté, en se tenant les côtes. Jasper fût arraché à ses réflexions et lui lança un regard interrogateur :

— Es-tu finalement devenu fou ? J’ai toujours pensé que je le deviendrais avant toi…

— Tu sais ce que disait Kani, la science sans un peu de folie est comme un avion sans réacteur. Elle ne va nulle part. C’est cela qui vous a toujours différencié. Tu as toujours été plus brillant que lui en mécanique arkarienne, mais tu n’as jamais eu le grain de folie et l’audace qu’il fallait pour imaginer l’inimaginable…

— Certes, mais que veux-tu, certains sont faits pour maîtriser la connaissance, d’autres pour élargir les limites de cette connaissance…

— Ce petit… Qu’en penses-tu ?

— Je ne sais pas trop… Ce qui me perturbe ce sont les parasites. Un prisme perturbé… C’est normalement impossible. D’autant que ce prisme en particulier, c’est Kani lui-même qui l’a conçu de ses mains avec mon aide et celle d’Akihito.

— Qu’est-ce qui aurait pu conduire son Cercle Intérieur à vieillir autant ?

— Une maladie inconnue ? Une dégénérescence du réseau artériel arkarien, peut-être de l’Ikin Ardent…

— Oui, je pencherai sur l’Ikin Ardent. Tu sais ce qu’est un ver kucshi, n’est-ce pas ?

Jasper fixa Sarou sans rien dire avant de soupirer comme si cela lui avait demandé un trop grand effort et de dire :

— Tu sais que je ne suis plus ton élève, Sarou… Bien sûr que je sais ce que c’est. Ce sont des parasites qui se nourrissent des molécules d’aurores produites par les ikins… on raconte qu’ils peuvent altérer négativement le système spectral mais personne n’a jamais vraiment pu le vérifier car on ne les trouve que dans les Territoires de Phobos. Je doute fort que ce gosse y soit allé. Il n’en serait assurément pas revenu. Personne n’en revient, Sarou.

— Normalement, oui. Mais, il y en a un que nous connaissons tous les deux qui en est revenu…

— Princeton ? C’est le seul à ma connaissance qui en soit revenu… mais ce gosse et Princeton n’ont… attends. C’est lui le fils adoptifs de Princeton ?

— Mais t’étais où tout à l’heure ? on vient juste d’en parler avec les jeunots…

Jasper haussa les épaules.

— Je devais être en train de réfléchir. Il était petit comme trois pommes la dernière fois que je l’ai vu. J’ai entendu dire qu’il était devenu assez bon au neshirinshi.

— Assez bon ? Je viens de regarder ses stats, ces six derniers mois n’étaient vraiment pas terribles mais quand tu remontes plus loin, on dirait les résultats d’une autre personne. Je crois que son potentiel était au moins égal à celui des Reges et Reginae des Huit Phœnix. Comme tu l’as dit, son sang d’airain a une densité exceptionnelle. Quel gâchis…

— C’est lui le soi-disant kaedenshir damné de Wazushendi le maudit, l’un des Yen’doshushimu n’est-ce pas ? Si je me souviens bien, il y a dix ans, il a un peu fait la une des journaux et pendant presque six mois, les salomens ont annoncé la fin du monde et la venue imminente de Muishan’alm’er

— C’est vrai, j’avais complètement oublié ce fait.

— Peut-être est-ce lié…

— Peut-être que ce neshir n’était jamais censé servir.

— Pourquoi les Trois Anciens l’auraient-ils forgé alors ?

— Je n’en sais rien. On raconte qu’ils étaient devenus fous à la fin de leur vie.

— Wazushendi est l’un des plus anciens neshirs forgés dans la Matrice Immortelle, Sarou. Il est presque aussi ancien que ceux des Précurseurs. Il est de la première génération et non de la dernière…

— Oui, oui, c’est bon, ça va Jasper. Tu es toujours trop sérieux. Un peu de folie. Il te faut un peu de folie. Ce que je voulais dire c’est qu’en mille ans, personne ne l’a dompté… Alors même que les Lunes et autres Sangs d’Airain arpentaient le monde. Aucun de ces êtres exceptionnels qui ont façonné les fondements de cette civilisation après l’Ashayshin, pour le meilleur comme pour le pire, n’a été, aux yeux de la Matrice Immortelle, éligible pour ce neshir. Juste ce gosse sorti de nulle part, sans ascendance particulière. Un simple ma’nkel. Et il est déjà en train de mourir. Soit la Matrice s’est trompée…

— Ce qui n’arrive jamais…

— Soit c’est peut-être la malédiction.

Jasper leva les yeux au ciel sans cesser de se gratter la barbe :

— Arrête avec ces absurdes superstitions de salomens. Il n’y a pas de malédiction.

— On appelle cela malédiction comme certain à une époque pensait que le tonnerre était la voix de Dieu grondant les hommes. Il s’agit juste de quelque chose que nous ne comprenons pas encore…

— Probablement… mais, à l’instant, tu n’étais quand même pas en train de suggérer que Princeton aurait… quoi ? ramené un ver kucshi de son séjour dans les Territoires et qu’il aurait volontairement infecté son disciple et protégé. Alors que ce dernier est un fils pour lui ? Ce serait tordu et sacrément cruel…

— Je ne sais pas. Il n’est pas son fils. Il est le fils de la sœur de sa femme… Je viens de vérifier. Et Princeton… Ce gosse ne m’a jamais inspiré confiance. Pas plus que l’homme qu’il est devenu. Et je pense que la rumeur qui cours à son sujet est vrai.

— Laquelle ? Parce qu’il y en a tellement.

— A propos de son géniteur. Kani l’a trouvé lors de son expédition dans les Contrées Maudites de Lima. Et il n’a jamais voulu dire pourquoi il avait choisi de l’adopter. Ce ne sont pas les orphelins qui manquent…

— Peut-être que Kani n’a jamais su l’identité du père de Princeton et que cela n’a pas influé sur sa décision. Quatre-vingt-dix pourcents du temps, j’étais incapable de comprendre les choix et les décisions que prenait Kani… Et il a toujours été mystérieux avec ses recherches. Que ce soit moi ou Akihito. Il ne nous disait pas tout.

— Aucun scientis digne de ce nom ne dévoile à qui que ce soit l’ensemble de ses recherches… Princeton Jones est forcément son fils…

— Du Paladin Rouge ? demanda Jasper avec scepticisme.

— Oui, et je pense que c’est pour cela qu’il est… ce qu’il est.

— Ce ne sont que des conjectures…

— Mais tout commence par des conjectures, Jasper… et le fils d’un Damné, ne vaut pas mieux que son père. Et nul n’ignore que Princeton ne respecte rien. Alors un vers kucshi…

— Et pour quel motif ?

— Je ne sais pas… Certaines personnes n’ont pas besoin de motif pour faire le mal. Ils sont juste pourris jusqu’à la moelle. Quoiqu’il en soit, il faut que je garde un œil sur le gosse. C’est un sujet intéressant. Qu’il s’agisse d’un vers kucshi ou des effets d’une malédiction neshirienne encore jamais observée. Je ferais peut-être grâce à lui la découverte qui me fera passer à la postérité et m’ouvrira les portes du Haut Conseil des Esprits en me rendant éligible au titre de magister-spiritus.

— Hum… Rien qu’entendre tout ça me donne envie de dormir.

— Tu n’as jamais eu aucune ambition Jasper, c’est pour ça que…

— Oui, oui. Que Kani blablabla... coupa Jasper en baillant. En tout cas je te souhaite bon courage avec tout ça, Sarou. Je commence à avoir un petit creux. Je vais demander à Charlotte de me ramener deux corn-cheese. Ça te tente ?

— Non. Ces saletés sont cancérigènes. Jasper, tu manges tellement mal que je me demande pourquoi tu es toujours en vie.


Texte publié par N.K.B, 9 octobre 2019 à 10h49
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