Delaruelle demanda quelque chose Mohandas, mais Evan n’écoutait déjà plus. Il aurait dû faire comme chaque année et rester chez lui. L’après-midi, il n’avait que neshirinshi, ce qui en général se révélait être un excellent défouloir.
Sue. Ses parents. Leurs souvenirs ne seraient plus que néant si jamais lui, disparaissait. Il ne resterait plus rien. Plus rien. Et vu comment les choses évoluaient pour lui, c’était bien parti pour. Il en avait marre. Marre de tout. Il se passa une vingtaine de minutes pendant lesquelles il fixa la fissure qu’il avait faite dans le bois de sa table, avant de finalement retrouver son calme. Il regarda en direction de Mohandas, l’aspirant scientis qui dissertait sur les Sept Précurseurs et leur vision du Neshirinshi.
— Edward Maisha Lukeni disait souvent que la plus grande tragédie du Noguem et de leur ère avait été de se servir des neshirs comme arme de guerre. Car l’humanité ne devait former qu’un. Le véritable ennemi n’était pas simplement un homme qui s’était perdu sur le Chemin de l’Abîme, mais la méchanceté tapie dans le cœur de chaque homme, ainsi que les créations destructrices de la nature malade et corrompue qui en un sens personnifiait le même mal mais à l’échelle du monde. L’Existant leur avait donné un moyen de lutter, mais les hommes choisissaient de se tourner les uns contre les autres. Oubliant le plus important. Qu’ils avaient besoin les uns des autres, qu’ils avaient tous été tirés de la même argile et que seules les viletés du cœur les séparaient. Il affirmait que le Neshirinshi était un art martial dont le sommet ne pouvait être atteint, car on ne se battait jamais suffisamment pour protéger les autres. On ne donnait jamais assez notre vie pour défendre celles des autres. Il disait qu’il était toujours possible d’aller au-delà des limites qu’on considérait comme étant les siennes. Comme l’horizon que l’on ne peut atteindre, car quoi qu’on fasse, un horizon se présentera toujours à nous comme une limite lointaine et inaccessible…
Mohandas parlait d’une voix égale et soporifique. Comme s’il avait appris un texte par cœur. À tel point qu’Evan se sentit gagné de nouveau par une terrible envie de se rendormir. Il se demandait d’ailleurs s’il ne s’agissait pas là d’un message déguisé à son attention de la part du professeur Delaruelle à l’origine de la question. Enfin, cela lui importait peu. Les Trois-Mondes et ses habitants lui importaient peu… Edward Lukeni n’avait pas été contraint comme ceux de sa génération, il avait été volontaire. Il s’était volontairement livré à la Cérémonie de l’Association, s’était saisit de son neshir et avait choisi de supporter l’Ultime Souffrance au risque d‘y perdre sa santé mentale, pas lui. On lui avait imposé ce duel à mort avec Wazushendi... Edward Lukeni avait tout eu et régner sur un contient entier après la Guerre d’Airain. Sa vision, il pouvait se la garder. Un homme aussi adulé, et aussi puissant n’avait rien à lui enseigner. Sa souffrance et ses difficultés, sa colère. Sa solitude… Evan les portait seul. Un homme mort il y a près de mille ans n’avait pas à lui faire la leçon.
Il tourna son regard vers son amie et se sentit un peu coupable.
— Désolé, lui chuchota-t-il. Désolé d’être un tel casse-pied alors que ça faisait un moment qu’on ne s’était pas vue.
Elle lui sourit tristement.
— Il n’y a pas de mal, je comprends… Je suis fier de toi, tu sais.
— Pourquoi ? demanda-t-il surpris. D’avoir avoué publiquement que je n’étais pas très fan de mon orientation professionnelle actuelle ?
— Mais non abruti, parce que tu as trouvé le courage de venir cette année.
Evan eut brusquement envie de la prendre dans ses bras et la serrer contre lui afin qu’elle ressente la profonde affection qu’il éprouvait à son égard.
— Tu voudras qu’on fasse quelque chose ce soir avec Kei ? Histoire d’avoir de la compagnie ?
Il secoua la tête en lui souriant.
— Je préfère rester seul ce soir. Mais merci encore.
— C’est normal.
— En revanche, je ne sais pas comment il fait pour parler comme ça. Honnêtement, ce gars me tue ! dit-il en posant ses coudes sur sa table.
Le visage morne de la jeune fille se dérida et elle ne put s’empêcher de pouffer. Evan mit son visage dans ses mains en retenant un énième bâillement alors qu’elle lui répondait comme si c’était une évidence :
— C’est Mohandas.
— Comment arrives-tu à le supporter ? Il est tellement barbant.
— J’ai bien dormi cette nuit, je pense que ça aide pas mal, lui répondit-elle avec un sourire taquin.
— C’est sûr que ça aide, répondit Evan en lui rendant son sourire.
Il observa son amie. Ses yeux bleu-vert fixaient Mohandas avec attention et intérêt. Comme si elle était captivée par ses propos. Après tout, ils étaient tous les deux des aspirants du Skiantem, se déverser les uns aux autres l’océan d’informations et de connaissances que renfermaient leurs cerveaux hypertrophiés étaient sûrement le mode de communication de base chez eux. Il ne les comprenait pas vraiment mais ils les trouvaient marrants. Charlaine se rendit compte qu’il l’observait et plissa des paupières suspicieuses :
— Tu fais ta tête de « je ne comprendrais jamais cette bande de geeks, mais qu’est-ce qu’ils me font bien marrer ! ».
— T’arrives vraiment à lire ça sur mon visage ?
— Je reconnais les expressions faciales comme personne, j’ai raison ou j’ai tort ?
— Tu as raison, admit-il avec un sourire moqueur.
Elle lui tira la langue et se détourna de lui, de nouveau attentivement à Mohandas. Evan sourit et laissa la monotonie de la voix de l’aspirant scientis agir sur son esprit comme un arbre ne pouvant rien faire d’autre que de se laisser arroser sous l’assaut de la pluie.
— … Néanmoins, ce n’est qu’environ cent-trente-trois ans après la Chute des Dix Dômes que le premier Fléau est apparu. À la fin de l’Âge Sombre…
— Merci beaucoup, Mohandas, coupa le professeur d’Histoire d’un ton enjoué un peu feint, impressionné, mais visiblement inquiet à l’idée qu’il parle encore pendant dix minutes, ce dont il le savait capable.
Une élève leva la main. Elle s’appelait Dorcas, brune, un peu boulotte, elle était une aspirante salomen. Et comme tous ses pairs, elle portait à toute heure du jour et en tout lieu, un large manteau rouge sombre à capuche, qui cachait même ses chaussures. Le Phœnix Pourpre était brodé à l’avant. Elle arborait constamment une expression triste et blasée. Evan lui avait déjà parlé à plusieurs reprises à l’occasion de travaux de groupe. Elle n’en avait pas l’air, mais elle avait un esprit assez aiguisé.
Sans attendre que le professeur lui donne la parole. Elle demanda :
— Selon vous professeur, quand prendra fin le Second Cycle ?
C’était bien le genre de question un peu incongru qu’elle avait tendance à poser au professeur. Comme si elle avait déjà la réponse mais qu’elle voulait s’assurer que tout le monde fût du même avis qu’elle. Ses yeux étaient toujours baissés sur son R-Tatoo. Evan se redressa un peu pour voir ce qu’elle dessinait et vit des crânes, des morceaux de squelettes et des signes mystiques soloméniques.
Les signes soloméniques était l’alphabet du solominon, ils étaient également employé pour illustrer des concepts abstraits en particulier, les différents points du Cercle de l’Univers. Visiblement, son esprit n’était pas plein de licornes, de papillons et d’arcs-en-ciel. Son regard croisa celui de Keiji, qui avait vu également les dessins. Ils se fixèrent un moment de leur regard froid, se jaugeant comme deux prédateurs pesant la valeur de l’adversaire. Evan n’éprouvait aucune animosité à son égard et il connaissait son ami comme sa poche. Ils échangèrent alors un sourire de connivence.
— Je ne suis pas devin, mais à mon humble avis, lorsqu’un évènement d’une plus grande ampleur que la Guerre de l’Éclipse, qui a marqué le début du Second Cycle, ou d’une ampleur égale au Premier Cataclysme bouleversera le monde.
— La Tempête de Ténèbres alors…
— Le Second Cataclysme, s’il a lieu, aura sûrement de très graves conséquences, donc oui.
— S’il a lieu ? De graves conséquences ? répéta la jeune fille interloquée. Mais monsieur, il risque d’annihiler l’espèce humaine !
— Eh bien…
— Vous doutez…
Le professeur Delaruelle sentit une pointe de contrariété et d’accusation dans la voix de la jeune fille. Il n’avait rien contre les salomens, les prêtres du Sagolem, mais cela faisait neuf-cents ans qu’on leur rebattait les oreilles et il ne s’était rien passé. Donc, oui, il doutait que cela arrive un jour. Ou du moins la probabilité que cette prophétie se réalise était très négligeable. Et le cas échéant, le Noguem en s’unissant en viendrait à bout comme de n’importe quel monstre climatique…
— Je pense en effet que cela a très peu de chance d’arriver.
— Vous doutez d’une des Prophéties Suprêmes du Sagolem… Du Sagolem ! s’exclama-t-elle incrédule. Alors que sans lui, il n’y aurait plus grand monde. Même le Skiantem existe grâce à nous, pareillement pour le Noguem.
— Vous devriez vous calmer, Dorcas, dit le professeur excédé.
Dorcas détourna les yeux du professeur, mécontente et regarda le ciel sombre. Delaruelle se fit alors la réflexion que donner cours à des aspirants noguemis et salomens avaient chaque jour son lot de difficulté, les uns se fichaient des cours et les autres avaient tendance à philosopher constamment, et on s’éloignait régulièrement des sujets du cours. Les aspirants scientis étaient moins problématiques si ce n’étaient qu’ils voulaient parfois faire le cours à sa place... Heureusement que les Trois-Ordres tenaient à ce que les aspirants se côtoient régulièrement, car l’équilibre des nations reposait sur l’entente entre les trois.
Soudain, un malaise envahi Evan, le mettant sur le qui-vive. L’atmosphère de la pièce venait changer. Comme si la lumière avait baissé en intensité mais Evan savait bien qu’il n’en était rien. Que ce sentiment était lié à l’Ark. L’énergie primitive à l’origine des quatre forces régissant l’univers et avec laquelle les ignemshirs parvenaient à interagir grâce à leur neshir. Le Cercle de l’Univers représentait cette énergie.
Il échangea un regard avec Keiji, et comprit qu’il l’avait également ressenti. Les deux dans le fond également, car ils semblaient sur leur garde. Charlaine, insensible, écrivait en tapant calmement sur les touches tactiles son R-Tatoo-Tab. Le vent se mit soudainement à souffler très fort et la neige se mua en grêle qui se mit à marteler les grandes fenêtres de la salle de classe avec violence. Delaruelle eut un mouvement de recul, surpris par la brusque impétuosité des éléments. Evan se demanda s’il s’agissait d’un monstre climatique mais ils étaient dans le centre. Il était impossible que les Tueurs de Vent aient laissé le Karan venir jusque-là. C’était autre chose. Quelque chose de plus inquiétant. De plus terrible mais il n’aurait su dire quoi exactement.
Tout à coup, Dorcas se mit à tourner lentement la tête et sans savoir pourquoi, ce mouvement attira son attention car il avait quelque chose d’anormal. Il manquait de naturel et lui fit penser au mouvement d’une marionnette. Evan saisit instinctivement la poignée de son neshir et lorsque le regard de Dorcas se fixa sur lui et lui-seul, il se sentit glacé. Comme si toute chaleur avait quitté son corps. Il se sentit comme aspiré par ces deux prunelles sombres qui ne cessèrent de grossir jusqu’à ce qu’il n’y ait plus que les ténèbres.
Et une voix monotone qui remplissait tout l’espace obscur se mit à psalmodier :
Ne te fie pas au chuchoteur dans la brume, ne lui accorde jamais ta confiance.
Car emporté par le vent comme la plume, est celui qui, en lui met son assurance
Ne te fie pas au chuchoteur dans la brume, ne lui accorde jamais ta confiance…
Car si tu ne veux pas qu’il te plume, de lui, toujours, tu dois te tenir à distance
Ne te fie pas au chuchoteur dans la brume, ne lui accorde jamais ta confiance…
Soudain, Evan eut le sentiment qu’un étau se resserrait sur son crâne, à mesure que les secondes passaient, devenant de plus en plus insupportable.
— Mademoiselle Rose, vous allez bien ? Demanda le professeur Delaruelle en la voyant fixer Evan sans cligner des paupières et répétant les mêmes phrases encore en encore.
— Je crois que… balbutia Charlaine en se levant à moitié. Je crois qu’elle a un exorde…
Evan ne pouvait sortir des ténèbres dans lesquelles il se trouvait piégé. Il ne demandait que cela, mais c’était impossible. Il était incapable de contrôler son propre corps. Et cette pression… Si ça continuait, il savait qu’il allait mourir. Son cœur se mit à battre de plus en plus vite à mesure qu’il sentait s’installer en lui l’Unité avec son neshir. Il ne comptait pas mourir, il allait se battre mais il ignorait comment se sortir de ce piège mystique. Il ne parvenait pas à se plonger dans le cirkaem movi. Il n’avait aucune prise sur son Cercle Intérieur.
Et qui diable était ce Chuchoteur ?
— Evan ? fit la voix lointaine de Charlaine.
Il entendit une chaise basculée, des bruits de crissement.
Des gémissements…
La pression sur son crâne s’était atténuée mais pas complètement. Il ne savait pas ce qu’il venait de faire, mais il fallait qu’il continue. Au même moment, Evan crut distinguer une silhouette dans ces ténèbres mais il n’aurait su dire s’il s’agissait d’un homme ou d’une femme.
— Evan ! lui cria la voix de Keiji en même temps qu’il sentit qu’on l’empoignait au niveau des épaules et qu’on le secouait.
— Attention ! éloignez-vous des vitres ! prévint la voix du professeur.
— Je vais me faire ce type ! Il ne respecte rien ! s’écria une voix folle de rage.
— Herb, si tu approches, le menaça la voix glaciale de Keiji. Je te tue.
— Tu l’as entendu, tout à l’heure ? s’indigna l’autre. Et maintenant ça ? Il mérite qu’on lui donne une leçon.
— Commence par t’entraîner avant de donner des leçons aux autres. Si le futur de cette cité reposait sur tes épaules, la cité-mère serait fichu. Dorcas, silence ! gronda-t-il, impérieux.
La voix tonnante de Keiji engloutie brièvement les psalmodies et Evan eut brièvement le sentiment de reprendre le contrôle de son corps. Les ténèbres se fissurèrent. Dorcas s’était tut. Le voile obscur se désagrégea. En revenant à lui-même, Evan cligna des yeux sous l’assaut lumière blême qui baignait la salle de classe. Il se rendit alors compte qu’il était debout. Keiji était en face de lui et le regardait avec un mélange d’inquiétude et d’incertitude. Le jeune homme, hagard, balaya la pièce autour de lui et découvrit la salle sens dessus dessous. Une partie des tables mitoyennes à la sienne à part celle de Keiji, et un bon nombre de chaises, étaient renversées.
Mais plus étrange, son atmosphaira n’était plus au Vide, mais non loin du Crépuscule. Quand s’était-il plongé dans le cirkaem movi ? Il vit que tous les élèves étaient debout, regroupé dans le fond de la salle, à une bonne distance de sa personne.
Avaient-ils fui son atmosphaira ?
Il gelait à pierre fendre dans la salle de classe. Plusieurs vitres s’étaient brisées mais il ne grêlait plus. De la neige s’accumulait sur les tables qui longeaient les fenêtres. Charlaine l’observait interdite et appréhensive. Il remarqua alors que Kilian, Herbert et Yuri le dévisageait méchamment.
— Evan, lui dit doucement Keiji. Supprime l’Air.
Evan ramena son atmosphaira au Vide et sentit celle de Keiji qui se dissipa en même temps. Un silence pesant s’était installé. Tous les élèves braquaient sur lui des regards apeurés ou furieux.
— Que s’est-il passé ?
Kilian fut le premier à s’exprimer :
— Espèce de sale brute, cracha-t-il avec mépris. Regarde dans quel état tu as mis Emma.
Evan vit Emma assise sur le sol, entouré de plusieurs filles. Elle hoquetait, les yeux humides. Elle était visiblement en état de choc. Était-ce à cause de lui ? Si elle avait été prise dans son atmosphaira, elle avait sûrement passé un sale quart d’heure.
— Qu’est-ce qui t’a pris de lui faire ça ? continua Kilian. Tu mérites de…
— Ferme-la, lui ordonna Keiji. Il ne l’a pas fait exprès. N’est-ce pas Evan ? C’était…
Il se tourna vers Dorcas qui tremblait, les bras croisés sur la poitrine, comme si elle mourrait de peur. Charlaine était auprès d’elle et essayait de la calmer en l’entourant de ses bras qui se voulaient apaisants.
— N’allez pas mentir que vous ne l’avez pas senti, vous aussi. Il vient de se passer un truc pas très net.
Herbert se renfrogna. Yuri cracha :
— Mais nous au moins, avons gardé le contrôle, contrairement à cet incapable qui a relâcher sauvagement son atmosphaira.
Evan porta une main à sa tempe. Il ne comprenait pas. Pourquoi lui seul ? Que lui avait-elle fait ? Que s’était-il passé ? La migraine se tassa. Il fit un pas vers elle, mais elle se recroquevilla, en poussant un cri de terreur, dans les bras de Charlaine, les doigts crispés. Sa jeune amie secoua doucement la tête en le regardant.
— Tu devrais être banni de la schola, lui dit encore Kilian avec un rictus méprisant. T’es juste devenu complètement cinglé. Fais-toi Hokein’aki comme tes lâches de semblables et arrête de nous pourrir la vie.
— Surveille ton langage, le menaça Keiji d’une voix glaciale.
— Je suis… Commença-t-il. Je suis désolé. Je ne comprends pas ce qui s’est passé. Excuse-moi Emma… Je…
— Nous non plus, monsieur Kupenda, coupa froidement le professeur. Vous n’avez aucunement le droit de relâcher votre atmosphaira de la sorte. Si c’était une énième manifestation de votre colère, c’était la fois de trop. Soyez certain que le Magister Magnus en sera informé !
— Je vous assure que ça n’a rien à voir, s’exclama Evan, le regard perdu. Je ne sais vraiment pas pourquoi…
Le professeur Delaruelle soupira et dit subitement, épuisé :
— Le cours est terminé, vous êtes tous libre de partir excepter monsieur Kupenda et mademoiselle Rose.
Il prit son R-Tatoo et murmura :
— Appelez Célestin… Magister Rhodes, nous aurions besoin de vous, tout de suite.
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