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Kamu se regarda dans le miroir. Elle portait une robe estivale blanche à fleur, qu'elle avait complété par une paire de sandales à hauts talons noirs. Après un tour sur elle-même, la mage hésita.

-Est-ce que je mets ça, pour sortir ?

Fixant son reflet, elle attendit la réponse.

Tu es très bien comme ça, mais si ça ne te plaît pas, alors change.

Oui, c'était d'une logique implacable.

Elle tourna le dos, avant de changer d'avis ou d'apparence.

Ce n'était pourtant pas difficile comme défi : sortir dans la rue pour prendre un peu l'air.

Prenant un sac sur lequel se dessinait un chat, elle le passa en bandoulière. De quoi pouvait-elle avoir besoin ? Ces clés, des biscuits secs, son porte-feuille avec sa carte de bus, un roman… Cela devrait être bon.

Une bouteille d'eau !

Elle se frappa le visage avec la main, avant de récupérer le contenant sur la table.

T'as mis de la crème solaire ?

Kamu hocha la tête et récupéra son chapeau de paille.

La jeune fille passa la porte et descendit. En bas, le bâtiment grouillait de vie. Forcément, on était en semaine, et les policiers travaillaient. Prenant l'ascenseur, elle se retrouva dans le hall, y avait quelques personnes qui attendaient que viennent leur tour pour expliquer leurs problèmes. Furtivement, elle se glissa par la porte sans adresser la parole à qui que soit.

Je vais faire un tour au parc.

A la vérité, elle ne savait pas où aller. Ce qu'elle voulait, c'était qu'il se passe enfin un truc dans sa vie trop morne.

Kamu s'avança sur le petit chemin pavée, en contemplant son environnement. Ici, il y avait un groupe de gamin qui nourrissait les canards. Là-bas, deux personnes âgées sur un banc qui discutait. Mais elle, où était sa place. Devait-elle passer sur le pont pour aller se promener au bord de l'eau ou alors faire un tour du côté du skate-parc ? Où alors se sauver d'ici, parce qu'il n'y avait rien t'intéressant pour elle ?

La mage se retourna et rentra dans un jeune qui venait en sens inverse. Celui-ci posa ses mains sur ses épaules pour la retenir. Il était plus grand qu'elle, avec des boucles en bataille et un large sourire.

-Désolée.

-Non, c'est moi qui le suis. Je viens d'arriver en ville et j'étais occupé à regarder ce qui m’entourait sans faire attention au reste.

Kamu ne répondit pas, se contenta de cligner des yeux.

-Tu vis ici ? Tu connais le coin ?

Elle hocha la tête d'une manière complément stupide.

-Si tu as le temps, tu pourrais peut-être me servir de guide ?

Il la contempla de haut en bas.

-Tu voulais peut-être retrouver des amis, ou ton copain…

-Non… Je devais juste…

Mais que pouvait-elle répondre ? Quelle ne savait même pas ce qu'elle venait faire dans ce parc ?

-Enfin, rien d'important.

L'autre eut un sourire charmeur.

-Alors tu me fais visiter ?

Elle hocha la tête.

-Macéo et toi ?

-Ka… Appelle-moi Eva !

-Jolie nom. Ca te va bien.

-Merci.

Pourquoi se sentait-elle aussi tremblante devant lui ? Ca ne lui était jamais arrivé.

-On commence par où ?

Elle réfléchit une demi-seconde, avant de l’entraîner derrière elle. Sans vraiment y penser elle avait saisi sa main, et il la serra tendrement. Ensemble, ils firent un tour sur l'ancien pont, avant d'aller voir l'exposition de tag sur des grands panneaux en bois qui avait été installé sur une place, devant le kiosque. Leurs pas les menèrent le long de l'eau, où ils s'installèrent dans un coin sur un rocher. Assit l'un près de l'autre, ils ne dirent rien, avant que Macéo brise le silence.

-Alors dis m'en plus sur toi…

Kamu se sentit rougir de façon stupide.

-Y a pas grand-chose à dire sur moi : je suis lycéenne et je passe un bac art plastique l'année prochaine.

Pas grand-chose à dire : tu es mage et change-forme...

La jeune fille envoya une pichenette mentale à Loth pour lui faire comprendre qu'elle n'avait pas besoin de son avis.

Je m'en vais, j'ai compris.

Elle le remercia.

-Et toi ?

-Moi, je suis en année sabbatique. Je voyage un peu partout dans le pays. Je découvre les villes.

-Mais tu dors où ?

Il rit.

-J'ai une tente dans mon sac. Sinon des fois, je me fais accueillir chez des gens ou je vais dans des auberges de jeunesses…

-Combien de temps tu restes ici ?

Il parut réfléchir.

-Peut-être une semaine.

-Je vois.

Elle ne comprenait même pas pourquoi elle était déçue. Ils venaient juste de se rencontrer.

-Tu viens souvent ici ?

-Ca dépends.

Menteuse, tu viens jamais...

Dégage !

Un petit rire se mit à retentir dans son esprit. Qu'il était casse-pieds quand il s'y mettait.

-Tu as un peu de temps. On pourrait manger un sandwich ce soir ? Enfin si tes parents…

-Ca ira, ne t'en fais pas pour ça. Ca me ferait très plaisir.

-Ok. Du coup, faudra que tu m'y conduises, mademoiselle Eva.

Elle s'était noyé dans ses grands yeux couleurs océans, et ils avaient parcouru la ville, à pieds, gagnant le centre pour écouter un concert gratuit d'un petit groupe étranger. Ensuite, sans qu'elle demande rien, il lui offert une glace à la cerise. Alors qu'il se promenait devant le magasin resté ouvert en nocturne pour les flâneurs du soir, Macéo était entré et en été revenue avec un cornet qu'il lui avait tendu. La jeune fille savait qu'elle était juste au niveau de l'argent et devrait faire attention. Cette surprise la toucha d'autant plus qu'elle n'aurait pas pu se la payer.

Il tenait toujours sa main dans la sienne, et Kamu pouvait le dire, elle se sentait bien. Lorsqu'ils s'assirent sur un banc déserté dans le parc, le calme régnait, apaisant. Croquant dans la gaufrette, elle se retrouva avec de la crème glacée sur les lèvres. Avant qu'elle ne puisse faire le moindre geste, sa langue à lui, l'en avait débarrassé. Elle hésita sur ce qu'elle devait faire par la suite. Cependant, lui ne le fit pas, et l'embrassa tendrement. La mage ne le repoussa pas. Elle n'en avait pas l'envie.

-Eva, tu es une fille spéciale…

Son coeur se mit à battre en entendant cela.

-Est-ce que tu seras là, demain ?

Elle hocha vigoureusement la tête.

-On se retrouve à 10h dans le parc ?

-Ici ?!

-Oui. J'ai très envie de passer du temps avec toi, Eva.

Il passa la main sur son épaule pour la raccompagner. Elle se laissa faire, et ils marchèrent jusqu'au bâtiment de la police. Lorsqu'ils s'arrêtèrent devant, il la regarda sans comprendre.

-On est où ?

-J'habite là.

Il hocha la tête.

Elle avait envie de l'inviter à venir chez elle, mais si jamais ils croisaient quelqu'un et que ça remontait aux oreilles de Giles, il n'apprécierait pas.

Et si c'était un psychopathe ? T'y a pensé au moins ?!

Elle chassa mentalement Loth.

-Chez les flics ?

-Oui.

Elle se retourna vers lui, et déposa un petit baiser sur sa bouche, avant de repartir.

-A demain Eva.

Le sourire aux lèvres, elle regagna son appartement. Une fois à l'intérieur, elle se dirigea vers sa chambre et ouvrit la penderie en cherchant quoi mettre. Plusieurs robes jurent jeter sur le lit, avant qu'elle ne les contemple avec attention.

Sérieux, tu comptes le revoir demain ?

Oui.

Tu ne sais rien de ce type ! Je ne lui fais pas confiance.

J'ai pas besoin de ton avis. C'est ma vie !

Loth soupira.

Très bien, débrouille-toi toute seule, si tu es si forte.

S'il y avait eu une porte, il aurait claqué celle de son esprit, pour montrer son mécontentement. Kamu, elle ne l'écoutait pas, trop concentrée sur sa table. Elle aurait voulu quelque chose de séduisant sans rentrer dans la vulgarité.

Elle finit par s'arrêter sur un short noir et un débardeur rouge avec une rose couleur encre dessus. Son choix fait, elle se prépara pour se reposer, mais vérifia son portable pour qu'il la réveille avant l'heure de son rendez-vous. Une fois, cela fait, elle se glissa sous le drap et s’endormit rapidement.

***

Le lendemain, Kamu retrouva Macéo à l'endroit prévu. Il l'y attendait avec un bouquet de fleurs et elle ne put s'empêcher de sourire en le voyant ainsi. C'était une si gentille attention, qui la touchait réellement.

Tu parles, c'est juste trois pauvres fleurs qu'il a cueilli dans le parc.

Elle n'écouta pourtant pas Loth, et s'avança le coeur battant vers le jeune homme. Une fois devant lui, il se pencha pour l'embrasser tendrement. Passant ses mains autour de sa nuque, elle l'attira un peu plus près d'elle.

Il était si gentil avec elle. Cela faisait longtemps que quelqu'un n'avait pas pris du temps pour s'intéresser à ce qu'elle avait à dire. Lui l'écoutait, avec le sourire, caressant tendrement sa main.

A nouveau, Kamu ne vit pas le temps passer à son côté. Dire qu'il ne restait qu'une seule semaine, c'était bien trop peu. Elle ne voulait pas le quitter, c'était trop dur.

Dans sa chambre, la jeune fille prit sa décision. Emballant des vêtements dans un sac, elle décida qu'elle s'en irait avec lui. Ensemble, ils visiteraient des tas d'endroits merveilleux, et se ferait des tas de souvenirs. Ce serait une façon d'apprendre différente de celle dont elle avait l'habitude.

En retrouvant Macéo ce matin-là, elle lui fit part de sa décision. Celui-ci la fixa surprit.

-Tu es sûr ?

-Oui, je le veux vraiment.

Le jeune homme hocha la tête, sans dire un mot.

-J'ai fais des sandwichs et ramené des pommes, murmura-t-elle, en montrant un sac plastique.

-Super. Tu es la plus gentille des filles que je connaisse.

-C'est juste du pain avec du jambon et du beurre.

-Si c'est toi qui les as fait, ça sera forcément bon.

Je n'en serrais pas si sûr, à sa place.

Loth !

Bah, quoi ?! Je suis réaliste.

Mais fiche-moi la paix !

Mentalement, elle avait hurlé la dernière phrase dans l'espoir qu'il disparaisse enfin.

La journée se déroula comme les autres entre promenades, grandes discussions et moments de tendresses. Ceux-ci se faisaient d'ailleurs de plus en plus présent. Dès qu'ils étaient seuls dans un coin, leurs corps se collaient l'un à l'autre et leurs mains se faisaient plus baladeuses.

En fin d'après-midi, Maceo décida qu'il allait planter sa tente dans un coin du parc, pour économiser le peu qu'il avait gagné en ramassant des fraises. Kamu décida de rester avec lui. Quitter le jeune homme, lui semblait au-dessus de ses forces. Elle avait encore besoin de sa présence, de la chaleur de son corps, de la tendresse de ses baisers.

-Tu n'es pas obligé de faire, ça…

-Je sais, déclara-t-elle avec un sourire. Mais j'en ai envie.

-Ca ira avec tes parents.

-Pas de soucis à se faire de ce côté-là.

Une fois les piquets rivés au sol. Macéo l'invita à entrer, ce qu'elle s'empressa de faire. Dans l'obscurité, ils se blottirent l'un contre l'autre, se partageant le duvet du jeune homme. Très vite, la conversation devint un murmure, et leurs lèvres se rapprochèrent jusqu'à se coller, pour ne plus se détacher. Le garçon, risqua une main sous le débardeur de son amie, elle frissonna à ce contact.

-Je peux ? chuchota-t-il.

-Oui.

Non, non ! Il ne peut pas ! Putain, Kam, réveille-toi !

Fous-moi la paix !

Ses doigts se firent plus entreprenant, remontant vers son soutien-gorge. Il le dégrafa au passage, pour mieux la toucher. Elle ne dit rien, mi-heureuse, mi-gênée.

Finalement, la jeune fille releva le t-shirt de Macéo, pour le découvrit à son tour. La sentant faire, il se redressa et le retira complément, avant de revenir près d'elle, pour lui voler d'autres baisers. Ses caresses étaient douces, et elle ne pouvait nier que cela lui plaisait et qu'elle avait envie qu'il continue.

Petit à petit, d'effleurement en étreinte, ils se séparèrent des couches de vêtements qui les couvraient, sans qu'aucun des deux ne puisse dire comment ils en étaient arrivés là. Le moment était si empli de tendresse que Kamu, en oublia petit à petit vers quoi cela pouvait la mener.

Alors qu'ils reprenaient leur souffle, il lui murmura à l'oreille :

-Est-ce que tu veux le faire ?

Elle se sentit rougir à cette évocation. Tiraillée entre deux émotions, elle ne savait quoi dire. Il en profita pour embrasser la courbe de son cou.

-Je… Oui… murmura-t-elle dans un souffle.

Comment ça « oui » ? Dis-lui « non » ! Kam !

T'as pas remarqué que j'étais occupée ?! Dégage !

Très bien ! Mais pas la peine de venir pleurer ensuite.

Elle chassa rapidement Loth de son esprit, pour revenir au présent. S'il avait pu, il serait sorti en claquant la porte.

Macéo était en train de fouiller dans son sac et en tira un morceau métallisé de forme carré.

-Ne t'en fais pas. J'en ai, déclara-t-il avec un clin d'oeil.

Il y eut un petit bruit, comme lorsque l'on ouvrait un échantillon de crème. Le jeune garçon revint vers elle, positionnant son corps au-dessus du sien. Son visage s'approcha de son oreille, et elle frissonna en pensant à ce qu'il pourrait lui dire.

-N'es pas peur…

Ce n'était pas vraiment à ça qu'elle s'attendait.

Mais avait-elle peur ? Elle en doutait. Du coup, la jeune fille ne dit rien, s'accrochant avec force à ses caresses et ses baisers. Lorsqu'il entra en elle, Kamu ferma les paupières. Il avait beau y aller lentement, ce n'était pas très agréable, pourtant, elle le laissa faire, peu désireuse qu'il s'arrête là.

-Ca va ? lui murmura-t-il.

Elle hocha la tête, en cachant son trouble. A mesure que son corps se détendait, elle se sentait mieux.

-Tu es si belle, Eva.

A ses mots, la jeune fille se mit à sourire, alors qu'il continuait à bouger. Elle le serra plus fort comme si elle craignait de le voir disparaître. Du côté de Macéo, ses mouvements se faisaient de plus en plus rapide. Kamu laissa glisser ses mains sur son dos, le caressant tendrement.

-J'ai eu envie de faire ça, toute la semaine.

A ces mots, elle se demanda si elle devait se sentir flattée ou non.

A nouveau, il l'embrassa. L'adolescente le sentait fébrile.

-Eva… lui souffla-t-il à l'oreille.

Il paraissait avoir du mal à se concentrer. Peut-être cherchait-il à savoir où elle en était de son côté ? Elle apprivoisait tout juste cette sensation nouvelle.

Bougeant toujours sur elle, il continua à lui parler.

-Eva… J'en peux plus, c'est trop bon…

Que répondre à ça ? Elle se sentait nulle d'être beaucoup moins enthousiaste que lui. La sensation était agréable, mais ne la transcendait pas.

-Ca va…

Une réponse qui ne voulait rien dire, cependant, il y vit là, une occasion de se laisser aller. Le souffle court, il retomba à son côté. Sans savoir pourquoi, elle ressentit le besoin de se blottir contre lui. Il lui caresse les cheveux doucement.

-Ca t'as plu ?

Elle ne sait que répondre à cette question. Ce n'était pas déplaisant, mais cela n'avait rien du grand moment auquel elle s'attendait. Kamu hocha pourtant la tête, ne souhaitant pas le vexer.

-Tant mieux.

Ils restèrent encore ainsi quelques minutes.

-Rhabilles-toi, il vaut mieux que je te ramène.

Son coeur se serre à cette idée. A aucun moment, la jeune fille n'a eut envie de repartir. Sans se presser, elle repasse ses sous-vêtements, avant que son short et son débardeur ne complète la tenue. Tout son corps lui paraît mou, comme si elle était une vulgaire poupée de chiffon.

Une fois prête, elle attendit sans vraiment savoir quoi.

Macéo ouvrit la tente. A l'extérieur, il faisait plus frais, elle frissonna.

-Allons-y !

-Mais… Et ta tente ?

-Ca devrait aller…

Elle secoua la tête.

-Je vais rentrer seule. Mieux vaut que tu gardes un œil dessus.

-Tu es sûr ?

Kamu acquiesça.

-De toute façon, on se retrouve ici, demain.

-C'est ça.

Après un dernier baiser, elle reprit le chemin de la maison, toute seule. Face au froid qui se faisait plus mordant, elle récita de mémoire, les paroles de son père. Aussitôt, une douce chaleur s'empara de son corps. Un sort sans prétention qui pouvait se révéler utile.

Ses pas, la menèrent jusque chez elle. La jeune fille regagna son appartement pour la dernière fois. Demain, à cette heure, elle serait loin. En attendant, Kamu se prépara avant de se mettre au lit. Fermant les yeux, elle souhaita une bonne nuit à Loth qui ne lui répondit pas. Cela lui fit mal, mais elle savait qu'elle a été dure avec lui, alors elle ne s'en formalise pas. Nul doute que demain, il serait là comme à son habitude.

***

Le lendemain matin, elle se leva à la hâte et termina de préparer son sac, prenant tout ce qui lui paraissait utile. S'habillant de manière légère et pratique, elle passa un jean et un t-shirt sans fioriture. Après tout, la jeune fille partait à l'aventure, pas faire un défilé de mode.

Loth ne fit pas un commentaire sur le sujet. D'ailleurs, elle ne l'entendit pas du tout. A croire qu'il était parti pour de bon. C'était impossible et Kamu le savait. Du coup, la jeune fille ne chercha pas à lui parler.

Une fois prête, elle jeta son sac à dos sur son épaule, et quitta son petit appartement. Sans savoir pourquoi, ses mains fermèrent à clé. Une habitude sûrement…

Dévalant les marches deux à deux pour ne pas attendre l'ascenseur, elle se précipita dans le hall, sans saluer personne, avant de courir en direction du parc. Pour ne pas paraître trop pressée, elle se força à ralentir l'allure, et marcher normalement. Plus, la jeune fille avançait, plus son coeur battait la chamade. Enfin, elle ne serait plus seule.

Ses pas la menèrent jusqu'à l'endroit où ils avaient campé la veille. Seulement, en arrivant, elle eut la surprise de trouver le lieu désert. Peut-être s'était-elle trompée ? Elle refit un tour rapide de la zone, mais il n'y avait personne.

Peut-être Macéo était-il parti chercher quelque chose ? Oui, ça devait être ça. Elle s'assit sur une pierre en l'attendant.

Ses yeux se posèrent sur un morceau de papier coincé entre deux cailloux. Elle s'en saisit et l'ouvrit. Qui pouvait bien en être le destinataire ? En lisant les mots traçaient dessus, son coeur loupa un battement.

« Eva, je suis désolé de n'avoir pu te le dire de vive voix, mais je pense qu'il vaut mieux pour toi que tu restes là. Tu n'es pas majeur et partir sans l'accord de tes parents, cela reviendrait à faire une fugue. En plus, je suis sûr qu'une jeune fille si gentille et toujours souriante comme toi, à plein d'amis et de proches qui seraient inquiets. Je repasserais l'année prochaine. Viens me voir, si tu ne m'en veux pas trop. La semaine passée avec toi, était vraiment sympa. Macéo».

Kamu se leva comme un pantin, gardant la lettre bien en main et se mit à marcher sans savoir où elle allait. Avisant la rivière, ses doigts se desserrèrent faisant tomber le papier dans l'eau. Celui-ci flotta quelques instants avant d'être totalement submergé. Il irait tout de même plus loin qu'elle.

La mort dans l'âme, elle rentra chez elle, et posa son sac à dos dans l'entrée. Ensuite, elle s'allongea sur son lit.

-J'ai pas de parent, déclara-t-elle brusquement.

Aussitôt, les larmes se mirent à dévaler la courbe de ses joues, sans pouvoir s'arrêter.

Cette phrase tournait en boucle dans son esprit. Pourquoi personne ne voulait rester avec elle ? A cause de tout le mal qu'elle faisait ? Après tout, après ce qu'elle avait fait à Loth c'était bien fait pour elle.

Je ne veux plus être seule…

Elle aurait voulu hurler cette phrase au monde, que quelqu'un vienne à son secours.

Kam ?

Et à nouveau, il était là. Comme à son habitude.

Laisse-moi, j'ai été méchante avec toi. Tu dois me détester. De toute façon, je suis horrible.

Il ne lui répondit pas, se contentant de l'entourer mentalement de tout son amour. Ses larmes reprirent de plus belle. Elle ne savait même plus pourquoi elle pleurait. Est-ce que c'était parce qu'elle avait été stupide ? Parce qu'elle était amoureuse ? Parce qu'elle voulait que son père soit là ?

Finalement épuisée, Kamu finit par s'endormir.


Texte publié par Nascana, 18 août 2019 à 23h40
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