-Myeï…
Sa voix n'est qu'un souffle dans la nuit, elle s'évapore sans que personne ne puisse l'entendre. De toute façon, il est seul alors cela lui importe peu. S'il prononce ce nom, c'est plus pour lui-même que pour n'importe qui d'autres.
Les rues sont désertes à cette heure-ci. L'obscurité à chassé les promeneurs depuis longtemps. Pourtant, lui reste. Comme à son habitude, Benoît traîne pour ne pas rentrer dans son logement.
Ses pas l'amènent jusqu'au pont où il s'assied. Une fois installé, il lève les yeux vers le ciel. Au-dessus de lui, les étoiles brillent, refusant de dévoiler le secret de leur beauté aux pauvres mortels. Combien de fois a-t-il contemplait ce spectacle en rêvant d'un avenir meilleur ?
Si seulement, il pouvait ne plus être seul…
Aussitôt, le jeune homme, s'imagine avec Myeï à son côté. Où est-elle à cet instant ? Sûrement dans sa chambre. Il pourrait presque la voir, coiffant avec application sa longue chevelure blonde.
Se lèvera-t-elle pour aller à la fenêtre ? Laissera-t-elle son regard dériver sur les merveilles qui peuplent le ciel de leur brillance ?
La nuit est douce et claire. Un temps rêvé pour observer les astres. Mais songe-t-elle seulement à le faire, seule dans une pièce confortable ?
Si jamais ses yeux se portaient sur l'immensité étoilée, verrait-elle la même chose que lui ? Son ciel a elle, serait-il plus beau ou plus richement décoré ?
Il en doute.
Puisqu'ils vivent sous le même ciel…
Inconsciemment, Benoît sert le poing. Pourquoi ne peut-il être près d'elle alors que c'est la seule chose qu'il souhaite ? Pourquoi l'empêche-t-on de réaliser son rêve ?
Ils ne savent pas voir, tous autant qu'ils sont. Ils pensent savoir ce qui est bien pour elle, mais ils ne sont que des ignorants… Après tout que peut-il y avoir de mieux pour Myeï, que l'homme qui l'aime plus que n'importe qui ?
Ils auront beau parcourir ce monde en tous sens, ils ne trouveront jamais. Ho non, il sait très bien que jamais ils ne trouveront quelqu'un qui l'aime plus fort que lui !
Mais cela n'a pas d'importance, ils la donneront en pâture au premier venu, pourvu qu'il soit assez riche pour.
Si seulement… Si seulement, ils vivaient aussi librement qu'ils peuvent contempler les étoiles alors… Alors Myeï serait déjà sienne et il pourrait la chérir pour le reste de sa vie, au lieu de se trouver sur un pont, ruminer de sombres pensées.
Pourquoi les choses étaient-elles aussi complexes ? Pourquoi personne ne prenait en compte ses sentiments et ceux de Myeï ?
Il tendit brusquement sa main vers le ciel, comme si ce simple geste allait lui permettre d'attraper une étoile. Comment résoudre ce problème ? Nul ne pourrait le dire. La solution n'existait sûrement pas.
Benoît baissa la tête. Quel argument pouvait-il trouver pour justifier son amour pour elle ? Parce qu'elle est elle-même. Parce qu'on devrait pouvoir aimer qui l'on souhaite. Après tout, ne vivaient-ils pas, tout deux, sous le même ciel ?
-Myeï, murmura-t-il à nouveau pour lui-même, avant de reprendre sa route.
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