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tome 1, Chapitre 7 tome 1, Chapitre 7

Le temps passa, Dvan travaillait dur comme à son habitude, et Joseph était satisfait de son travail, même si parfois le jeune homme faisait preuve d'un peu plus de force que désiré. Tous les soirs, il racontait en détail ce qu'il avait fait et Rosa l'écoutait avec le sourire.

Il s'occupait de ferrer les chevaux, et cela lui plaisait. Elle comprenait. Le géant malgré sa taille était toujours calme et savait prendre soin des autres. Les équidés devaient être rassurés par son absence de gestes brusques.

La jeune femme, elle, avait plus de mal à se faire à cette vie. Depuis quand n'était-elle pas restée ainsi à la maison, sans avoir à se préparer pour servir le repas, ou servir de repas aux hommes affamés ? Du coup, avec un sourire, Rosa avait rassemblé tout ce dont elle avait besoin pour faire de la couture. Chaque jour, elle cousait des vêtements pour Dvan, tout en rêvant de coudre une robe magnifique pour elle. Le genre que l'on portait que le jour de son mariage. Seulement, le sien ne viendrait jamais.

Les filles comme toi ne se marient jamais. Pour ça, il faudrait déjà que tu puisses rentrer dans une église….

Alors elle avait abandonné son ouvrage. Portant simplement la main à son ventre, la preuve de son infamie.

Pourtant Dvan la regardait toujours avec autant d'amour dans les yeux. Dvan… Elle sourit en pensant à lui.

Elle ne pourrait jamais l'épouser et pourtant elle en rêvait. N'était-ce pas contradictoire ? Dès le départ, elle savait que ça serait impossible. C'était comme si tout se mélangeait dans son esprit. Ils avaient eu de la chance, mieux valait ne pas forcer le destin. Ils ne pourraient pas éternellement réussir à s'en sortir.

Alors Rosa concentra son attention sur la fenêtre. Quand Dvan reviendrait…

Brusquement, elle sentit que toute la partie inférieure de son corps était mouillée. En baissant la tête, elle comprit que cela venait d'elle-même : en particulier de son ventre…

L'espace d'un instant, la jeune femme ne bougea pas. C'était si soudain… Elle ne parvenait pas à réaliser.

Quand Dvan reviendrait, il serait sûrement père. Si tout se passait bien.

Ses yeux se posèrent sur le ciel bleu où aucun nuage n'était visible. Elle voulait tant que rien de fâcheux n'arrive. Ce bébé, elle avait appris à l'aimer en compagnie du géant. Quand il la prenait dans ses bras, il posait toujours tendrement la main sur son ventre. Elle en fit de même.

Il fallait qu'elle se bouge. Elle ne pouvait pas rester là, à bâiller aux corneilles alors que son enfant venait au monde. Posant sa main contre le mur, elle reprit son souffle, il ne fallait pas qu'elle flanche maintenant. Si elle venait à faire un malaise, elle n'aiderait personne. Seulement, elle était terrifiée comme jamais.

Étrangement, ce fut le moment que quelqu'un choisit pour frapper à la porte. Elle se ressaisit et alla ouvrir. Maureen se trouvait derrière le battant avec un panier à la main.

-Bonjour. Il s'avère que j'ai fait trop de tartes à la rhubarbe et…

Elle s'interrompit devant le visage pâle de Rosa.

-Est-ce que ça va ?

-Le bébé…

L'inquiétude se peignit sur le visage de son interlocutrice.

-Est-ce qu'il va bien ?

-C'est le moment, lâcha-t-elle juste.

Aussitôt, Maureen porta la main à sa bouche.

-Je vais chercher la sage-femme, ne bougez pas.

Elle lâcha son panier et partit en courant. Jamais Rosa n'aurait pu croire qu'elle avait tant d'énergie.

Elle resta plantée comme une idiote. Elle n'avait pas mal pour le moment, peut-être était-ce dû à son état de sidération. La jeune femme avait presque l'impression de contempler la vie d'une autre. Sans doute parce que ça ne pouvait pas être vrai.

La suite fut plus confuse, les deux femmes étaient revenues et avaient pris soin d'elle. L'aidant et la soutenant de leur mieux dans ce moment douloureux. A chaque instant, elle ne cessa de penser à cet enfant qu'elle voulait connaître. Il fallait qu'il aille bien… Dvan comptait sur elle.

Finalement épuisée, elle finit par mettre au monde un bébé qui pleurait à grands cris. Il était en vie, et elle l'espérait en bonne santé. Emmailloté dans des linges, on lui tendit un petit être qui hurlait à plein poumons. Elle le serra contre elle. Il avait besoin de sa mère. Pour la première fois, elle se sentait vraiment utile.

Ses yeux la fixèrent. Il ne ressemblait en rien à son véritable père, cela la soulagea quelque peu. Il n'y avait plus qu'à espérer que les gens voient des traits ressemblants entre lui, et Dvan. Peut-être en leur suggérant l'idée, la suivraient-ils?

Sans doute avertie de la nouvelle, son aimé se précipita vers leur demeure. En tout cas, il arriva essoufflé d'avoir couru. En le voyant, elle lui sourit, et il lui rendit son sourire. Maureen présente à son côté décida de les laisser seuls.

-C'est un garçon, murmura-t-elle. Et il va bien.

Aussitôt, il vint s'asseoir à son côté. Avec tendresse, il lui caressa les cheveux avant de lui embrasser le front. Elle se laissa faire.

-Tu es formidable, murmura-t-il.

Son regard se posa sur le bébé. Elle lui tendit.

-Prends-le.

Il hésita.

-Mais si je lui fais du mal…

-C'est impossible. Tu es l'homme le plus doux que je connaisse.

Dvan se laissa convaincre, et prit avec précaution le petit être. Rosa ne put que rire de son air gêné. Il ne voyait visiblement pas comment le porter. Alors elle le guida et en suivant ses directives, il finit par coller le bébé au creux de son bras.

La scène était si drôle que la jeune femme eut du mal à se retenir de rire. Dvan si grand, serrant tendrement son fils minuscule. La différence de taille entre les deux était flagrante. Pourtant, face à la délicatesse de ses gestes, on comprenait tout l'attachement qui les liait en si peu de temps.

-Il est beau, murmura-t-il, comme s'il n'avait pas cru ça possible. Il te ressemble.

Elle lui sourit.

-Comment il s'appelle ? demanda Dvan.

-Je ne sais pas. Il ne me l'a pas encore dit, il ne sait pas parler.

-Ha ? C'est embêtant...

Elle ne put que pouffer de rire, face à l'expression ennuyée du géant.

-Comment voudrais-tu l'appeler ?

-Moi ?

-Oui, toi.

Il hésita.

-Non, mais ça doit être bête...

Elle secoua la tête.

-Danian.

Rosa répéta le prénom.

-Ca sonne bien. En plus, il a l'air d'aimer ça.

-Comment peux-tu le savoir ?

-Il ne pleure pas.

Cet argument sembla convaincre Dvan qui caressa tendrement le visage de l'enfant. Alors qu'il le regardait, il paraissait rayonnant. Cela réchauffa le coeur de la jeune femme. Malgré la journée difficile qu'elle avait vécu, elle était heureuse. Son bébé allait bien. Son mari nageait dans le bonheur.

-Je vous aime, murmura-t-elle en se redressant.

-Je t'aime aussi et j'aime Danian, déclara Dvan, avant de tendrement embrasser ses lèvres.

Elle ferma les yeux et se laissa retomber sur le lit.

-Tu ferais bien de te reposer un peu.

-Mais, et notre fils ?

Il lui sourit.

-Je vais le garder. Je suis aussi là pour ça.

Il était si gentil. Dvan était vraiment un ange. Elle n'aurait pu désirer meilleur mari.

-A tout à l'heure, murmura-t-il.

Elle se sentait si fatiguée qu'elle n'entendit pas la suite. La porte se referma, la coupant de l'extérieur. Elle ne ressentait aucune envie de bouger ou de quitter les lieux. Elle était bien ici, dans sa maison avec son mari et son enfant. Alors le sourire aux lèvres, elle plongea dans le sommeil.


Texte publié par Nascana, 12 août 2019 à 18h24
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