Standard (jusqu'à 1.000 mots)
Objet/chose « nord »
Émotion/état « haine »
Couleur « miel »
Gayané avait l’habitude de parcourir la forêt depuis sa plus tendre enfance, avec la vieille Katel, puis avec ses amis, le plus souvent Dorian. Elle s’était rarement trouvée seule avec Flor. Parmi les membres du petit groupe, c’était celui qui possédait le caractère le plus réservé, au point qu’elle avait presque tendance à l’oublier. Pourtant, depuis le début de leur périple, et surtout le difficile épisode où il avait dû faire face à sa famille, elle avait découvert son courage et sa force tranquille, même face à l’hostilité, voire la haine.
Tandis qu’ils avançaient d’un bon pas en direction du nord, La jeune fille comprenait pourquoi leur « général » avait décidé de les envoyer ensemble chercher un site adéquat pour un refuge. En tant que mage Vert de la Vie, il possédait une compréhension du monde naturel qui dépassait de très loin la sienne. Avec une fascination muette, elle le regardait s’arrêter, scruter les environs, poser sa main sur le tronc des arbres et tourner légèrement la tête comme s’il écoutait des bruits connus de lui seul. Elle se sentait presque comme une intruse…
Au bout d’un moment, son ami se tourna vers elle :
« Tout va bien, Gayané ? »
Elle opina presque timidement.
« Tu es bien silencieuse… »
Elle baissa la tête et entoura son torse de ses bras :
« J’ai surtout l’impression que je ne sers à rien… grommela-t-elle. J’ai le couleur de magie la moins utile de nous tous... »
Le visage de Flor reprit tout son sérieux :
« Gayané… Ce n’est pas parce qu’il ne sert à rien pour le moment que ça ne sera pas le cas plus tard. Tu ne devrais pas te dévaluer de cette façon. Depuis que nous avons quitté le village, tu nous as tous aidé à aller de l’avant. Tu as pris les bonnes décisions quand il le fallait et tu as donné à Dorian le courage et la détermination nécessaire pour prendre le commandement. Nous ne nous résumons pas à ma magie que nous manions… Dorian en est la preuve vivante ! »
Il posa une main rassurante sur son épaule :
« Allez, viens à présent ! Nous n’avons pas de temps à perdre ! »
Un peu rassurée par les paroles de Flor, Gayané le suivit avec plus d’entrain. A présent qu’elle se sentait plus détendue, elle trouvait la forêt printanière beaucoup plus accueillante. Les ramures bruissaient et craquaient dans le vent léger ; des taches de lumières dansaient sur le sol. Partout où le soleil pouvait se frayer un chemin, des plantes vertes et tendres perçaient l’humus. Les buissons se couvraient de fleurs délicates, qui répandaient une odeur de miel. Les herbes tendres que nous foulions sous leurs pas libéraient des senteurs plus fraîches et piquantes, qui leur taquinaient agréablement le nez.
À la suite de Flor, Gayané s’engageaient sur les sentes laissées par les animaux, qui louvoyaient à travers les arbres centenaires et les jeunes pousses flexibles qui filaient vers le ciel comme pour chercher la lumière. Les chants d’oiseaux et les cris de petits animaux s’élevaient tout autour d’eux, sans qu’elle puisse localiser leur provenance. Elle avait l’impression de marcher dans un rêve, même si parfois les racines entravaient sa marche et les branches accrochaient ses vêtements. Ils marchèrent une bonne partie de la journée, en s’enfonçant de plus en plus profondément dans les bois. Après une courte pause pour déjeuner, ils poursuivirent leur route, en s’arrêtant dans chaque clairière afin de juger si elle pouvait constituer un refuge adapté à accueillir des fugitifs en toute sécurité. Malheureusement, les endroits qu’ils traversaient se révélaient soit trop exigu, soit dénué de source d’eau proche. Flor réfléchi un instant avant de déclarer :
« Nous allons retourner vers la source que nous avons traversée tout à l’heure et la longer autant que possible. Au moins, nous serons assurés de la proximité d’une source ! »
Gayané acquiesça. Elle commençait à sentir la fatigue la submerger. Ses pieds lui faisaient mal d’avoir si longtemps marché sur un sol inégal.
« Dès que nous trouverons une place idéale pour bivouaquer, déclara Flor, nous ferons un arrêt pour la nuit. »
Les deux jeunes gens eurent la chance de trouver un lieu idéal un peu en surplomb de la rivière, avec une couche de fougères qui leur permit de s’installer des couches aussi confortables que leurs habituelles paillasses. Ils dégagèrent soigneusement un espace pour allumer un petit foyer qui leur permit de se réchauffer un peu, car les soirées printanières restaient fraîches. Après un repas léger, ils s’enroulèrent dans leur couverture et s’endormirent profondément. Il n’existait pas de bêtes féroces dans cette partie de la forêt, et Flor avait mis en place des sceaux qui l’alerteraient à l’approche d’un être vivant.
Gayané s’éveilla au petit matin ; son ami dormait encore. Seuls ses cheveux bruns ébouriffés dépassaient de sa couverture. Le feu était mort durant la nuit. La jeune fille le ralluma et regarda autour d’elle : à certains endroits, elle pouvait encore fois une vague brillance verte, les dernières rémanences des sorts de protection déposés par Flor. Elle sourit et s’étira, avant de descendre vers la rivière pour s’asperger le visage. À cet endroit, elle serpentait entre des rochers qui formaient comme un gué naturel. Quand elle se retourna, elle s’aperçut que la clairière où ils avaient passé la nuit était bien plus vaste qu’elle ne l’avait cru. Elle attendrait que son ami se réveille pour en avoir le coeur net, mais ce lieu était parfait. Aucun chemin trop visible n’y menait et les arbres jeunes et clairsemés seraient aisé à défricher. Flor pourrait faire pousser un rempart végétal et peut-être ajouterait-elle une illusion pour ne pas que n’importe qui puisse accéder à cet espace. Elle se prit à sourire en dépt d’elle-même ; quand Flor serait éveillé, elle pourrait lui annoncer que cette mission était un succès, après tout !
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