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tome 1, Chapitre 11 tome 1, Chapitre 11

Lorsque Déborah poussa la porte de son appartement, ce qui la marqua en premier, c'était le voyant rouge du répondeur qui clignotait dans l'obscurité. Elle soupira. Qui avait encore pu l'appeler ? A croire qu'elle était devenue soudainement très populaire.

Après avoir allumé la lumière du couloir, elle retira son manteau et appuya sur le bouton pour écouter les messages. D'une voix déformée par la technologique l’appareil se mit en route.

« Déb, décroche, je sais que tu es là ! S'il te plaît ! Je t'aime et je ne peux pas vivre sans toi. Tu voulais que je le dise alors voilà, c'est fait. Qu'est-ce que tu veux entendre dire d'autres ? Que je suis un con ? J'en suis un ! Ca ne te va toujours pas ?! Mais putain, il te faut quoi ?! Réponds ! Merde ! »

Elle se sentit mal à l'aise.

« Déb, t'as raison. J'aurais jamais dû m'énerver. Je… Je commence à comprendre… Mais sans toi, c'est tellement dur... »

Il y eut un long blanc, avant qu'il ne se force à raccrocher. Avant que la mage n'est le temps de penser à quoi que se soit, un autre message se lança.

« Déby, c'est moi, ta mère. Est-ce que tu as eu mon message ? Je le crois bien. Est-ce que tu fais la sourde oreille ? Je le pense aussi. Ne me dis pas que tu m'en veux toujours pour la dernière fois ? Je suis désolée que mes pouvoirs te rendent la vie difficile. Sur le coup, je n'y ai plus pensé… En même temps, il n'y a rien de dramatique… Ce sont des choses qui arrivent. D'ailleurs à ce propos, est-ce que tu vas mieux avec Romuald ? Enfin, appelle-moi, ou je descends samedi ! »

Un bip sonore lui apprit qu'elle n'avait pas d'autres messages.

A croire qu'elle ne pouvait pas lui ficher la paix, cinq minutes. Déborah soupira et se laissa tomber sur le canapé. Il ne fallait pas qu'elle vienne. Si elles se voyaient en face-à-face, nul doute qu'elle se servirait encore de ses pouvoirs pour tout savoir de sa vie. La dernière fois, cela s'était terminé par elle avouant à la terrasse d'un café que la fréquence de ses rapports sexuels avec son compagnon avait drastiquement diminué et qu'elle n'en était pas satisfaite.

Plus jamais, elle ne retournerait à cet endroit. Pour tout dire, elle voulait même éviter la rue. C'était la pire humiliation que la jeune femme avait subit dans sa vie. Ce n'était pas quelque chose dont elle voulait parler, et encore moins avec sa mère. Cela ne regardait que Romuald et elle-même, et non tous les clients.

Si elle la voyait et que celle-ci venait à lui parler de sa situation amoureuse, elle pourrait parler de François sans le vouloir. Un homme marié... Sa mère serait folle ! Tout ça pour rien d'ailleurs. Cet homme ne s'intéresserait jamais à elle, autrement que comme amie.

Déborah s'allongea sur le canapé, et fixa le plafond. Au fond, c'était peut-être mieux pour elle. Il lui fallait juste ne pas s'attacher. Encore un truc plus facile à dire qu'à faire. Elle repensait au moment où elle l'avait enlacé. Mais qu'est-ce qui lui avait pris de se comporter ainsi ? Encore heureux qu'il ne l'avait pas repoussé. Elle se serait trouvée bien bête.

Finalement, la mage se décida à se lever. Il était temps pour elle d'aller se reposer. Les soucis attendraient bien demain. Après tout, elle ira juste à la plage avec François. Ensuite, ils ne se reverraient pas avant…

Déborah prit conscience qu'ils devaient à nouveau partager un repas le jeudi soir. A croire qu'ils ne se quittaient plus. Au final, ils auraient passé la semaine ensemble. Un bon moment pour eux deux, avant qu'ils se quittent définitivement. Cette idée lui serrait le coeur, mais en un sens, c'était le mieux à faire. Elle ne pouvait rien espérer de plus que ce qu'il était près à lui offrir maintenant : une amitié sincère.

La mage rejoignit sa salle de bain et y passa un t-shirt noir beaucoup trop large. Il appartenait à Romuald. Elle sentait encore son odeur dessus. Celle de François était différente, plus fraîche. Il sentait l'eau de Cologne, avec des notes aquatiques, bien différentes du parfum habituel de son compagnon.

Après une hésitation, elle quitta le vêtement et le mit au sale. Après s'être lavée les dents, et démaquillée, Déborah se saisit d'un pyjama qu'elle enfila dans la foulée. La jeune femme vérifia l'heure de son réveil et s'allongea, pour se reposer. Cependant, elle ne pouvait oublier les sensations qui l'avaient parcouru au moment où était dans les bras de cet homme.

Que devrait-elle faire ? Elle n'en avait aucune idée. Comme toujours, il lui faudrait aviser. Sur cette pensée, la mage s’endormit.


Texte publié par Nascana, 16 janvier 2020 à 00h55
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