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tome 1, Chapitre 6 tome 1, Chapitre 6

Longtemps, très longtemps, elle fit comme si de rien n’était. Plusieurs mois, peut-être. Elle refusait de m’en parler dès que j’abordais le sujet, avait beaucoup de mal à laisser mes mains s’aventurer où bon leur semblait là où, avant, elle les invitait avec gourmandise.

Elle avait changé. Elle avait noirci. Et je ne m’étais pas aperçue jusqu’à quel point.

D’extérieur, elle était toujours la même Aleya. Elle rentrait seulement un peu plus tôt chez elle et refusait de sortir dans le village si elle n’était pas accompagnée. Je me faisais un devoir de devenir l’ombre de chacun de ses pas, ayant un regard féroce pour quiconque poserait ses yeux trop longtemps sur elle.

Elle était mienne. Et j’étais là pour la protéger.

C’était l’hiver, ce soir-là. Un marché illuminé où chacun vendait de petites choses, des oranges, des objets en bois, des chandelles, ou des plus grosses, des sapins ou des volailles, accueillait depuis plusieurs jours les villageois. Elle voulait s’y rendre. Alors je la suivis.

— Attends un peu.

Nous nous arrêtâmes selon son envie dans une allée, et son regard porta plus loin, là où les sapins avaient été entreposés. Devant eux, en train de choisir, je reconnus Elric. Et à cet instant, j’eus un très mauvais pressentiment.

Soudain, le jeune homme se tint la gorge. Les personnes autour de lui, affolées, cherchèrent à lui porter secours, mais il s’écroula. Il manquait d’air, il s’étouffait, et personne, personne ne comprenait ce qui lui arrivait.

J’eus un regard pour Aleya. Son visage était stoïque, sans émotion. Seuls ses yeux bleus brillaient d’une féroce lueur vengeresse.

Elle était en train de le tuer. Comme il l’avait tuée lui, de l’intérieur.

Tuer quelqu’un, lorsqu’on est une sorcière, c’est choisir la voie du mal. C’est choisir de sacrifier son âme pour commettre les pires ignominies. C’est se choisir au lieu de choisir la race humaine. C’est être égoïste alors que la vocation d’une sorcière et d’aider.

C’est devenir une sorcière noire.

Je ne regardais plus Elric, je la regardais elle. Elle avait changé. Ou peut-être était-elle toujours comme ça.

Une fois qu’il rendit son dernier soupir, et sans plus de cérémonie, elle fit demi-tour et je la suivis, une fois encore, estomaquée par ce à quoi je venais d’assister.

Mon amour, mon bel amour, avait franchi la ligne rouge et je ne pouvais la suivre.

Elle me le proposa, quand nous fûmes seules. Elle me dit que nous étions nées supérieures et que nous n’avions aucune raison de ne pas affirmer notre pouvoir. Qu’il était fini le temps où nous nous laissions marcher dessus. Ils nous devaient le respect. Et elle était prête à le gagner par la peur, en les tuant. Parce qu’ils ne nous valaient pas.

J’ai failli céder, je le confesse, parce que je l’aimais trop et que je voulais la suivre, où qu’elle aille, même en enfer. Mais ma mère s’était imposée à moi, elle et l’héritage de générations de femmes avant elle qui m’avait appris à rester bonne, serviable, sans me vanter, vivre dans la discrétion et aider sans le montrer. À ne pas tuer, ne pas céder à cette ivresse de puissance que le don peut donner aux sorcières. Et j’avais refusé. Pour la première fois, je lui avais dit non. Elle eut beau tempêter comme jamais — et c’était d’ailleurs la première fois que je voyais tant de colère s’exprimer chez elle — je restais inflexible.

Elle quitta le village dans la nuit, seule, armée de son ire et de sa puissance violemment grossie par le sang qu’elle avait fait couler.

J’appris plus tard, bien plus tard, qu’elle n’était pas morte dévorée par les loups comme beaucoup le disaient alors à Nebol, mais qu’elle avait tué, encore. Cette fois, une jeune fille, d’à peu près notre âge, dont elle avait pris la place. Une jeune noble, orpheline d’un massacre, et dont personne ne se souvenait de ce qu’elle était avant.

Aleya était belle et bien morte.

Extrait du journal d’Iwona, année soixante-huit, dixième lune, vingt-et-unième jour.

***

Ils avaient fini par trouver un recoin abrité dans une petite grotte, non loin du lac, et protégé des intempéries. Après un repas frugal que leur imposaient leurs maigres réserves, ils s’étaient couchés à même le sol, chacun contre un loup. Gretel ne dormait pas. D’un sommeil léger, le moindre bruit du dehors parvenait à le tirer du semblant de sommeil qu’il réussissait parfois à avoir, et il sentait la patience de Sery, alors qu’il se trémoussait une fois encore, s’amenuiser à force d’être réveillé. Une longue caresse sur son dos, et l’animal sembla lui pardonner.

— Gretel ?

Surpris de ne pas être le seul éveillé, le blond se retourna vers Hansel, dans son dos, à quelques mètres. Son ami avait toujours eu un sommeil à toute épreuve, qu’importe ce qui pouvait se passer autour de lui. Ses travaux de force l’y aidaient d’ailleurs beaucoup.

— Quoi ?

— J’arrive pas à dormir…

Gretel eut une moue moqueuse, pour masquer la nouvelle embardée que venait de faire son cœur. Il avait un faible pour Hansel, plus qu’un faible d’ailleurs, mais celui-ci devenait une vraie plaie lorsque son ami avait besoin de lui. Parce qu’il se sentait utile auprès de lui, parce qu’il se sentait en position de puissance quelque part, et plus dans celle de dépendance. Comme si les choses pouvaient se rééquilibrer. Et ça lui donnait espoir.

— Je ne peux pas t’aider Hans, je suis pire que toi.

Il reprit sa place contre Sery, en essayant cette fois de trouver un angle confortable pour pouvoir enfin sombrer dans les bras de Morphée, et le silence se réinstalla. Puis, derrière lui, il entendit du mouvement, et bientôt un bras glissa sur sa taille, et le souffle de Hansel se répandit sur sa nuque. Il se crispa tout entier. Ce geste, ils l’avaient fait des milliards de fois, enfants. Parce que Hansel dormait mieux avec quelque chose dans les bras, et pendant longtemps, Gretel avait joué ce rôle. Le jouait encore lorsqu’il le fallait.

— Tu es encore fâché ?

Il était pire que fâché. Il était blessé. Le rapport de forces s’était brusquement inversé en sa défaveur. Il souffrait de cette étreinte à jamais fraternelle, le condamnant à ne jamais obtenir ce petit plus dont son cœur avait besoin. Il tombait toujours plus profondément dans cet son amour à sens unique, en silence, se tranchant le palpitant contre les ravins de ce trou sans fin. Et pourtant, il fit comme si de rien n’était. Comme d’habitude.

— Bien sûr que non, soupira-t-il.

Parce que jamais il ne pourrait le rejeter, il laissa Hansel se pelotonner contre son dos, comme un enfant. Alors même qu’il mourait d’envie de se lever et d’aller marcher dehors, dans la nuit, dans la neige, dans le froid, pour se protéger de ces sentiments cruels qui le dévastaient.

***

Peon pensait que cette nuit serait comme les autres : agitée en début de soirée pour faire comprendre aux ivrognes qu’il fallait rentrer chez eux, même si ce qu’ils avaient entre les jambes semblait les protéger de la sorcière, puis calme, et ce jusqu’au petit matin. La lune n’était pas encore pleine, Peon ne voyait donc aucune raison de s’inquiéter. Il fallait encore deux semaines, hors, en deux semaines, les soldats auraient pris en assurance, la palissade bénie serait terminée, et les gens garderont leurs filles près d’eux. Il avait donné des consignes, claires, et entendait qu’elles soient respectées jusqu’à ce que le coupable soit arrêté.

Il ne s’attendait pas, alors qu’il venait de laisser sa garnison pour rejoindre sa chambre attitrée chez le seigneur, à se faire mettre à terre par une gigantesque bourrasque qui l’envoya dans les feuilles mortes recouvertes de givre. Il n’avait vu aucun assaillant. Surpris, il attrapa l’arbalète qu’il avait dans le dos et encocha un carreau, mais rien n’était en vue. Aucun ennemi. La peur commença à grouiller dans son ventre. Il n’avait jamais été insensible aux histoires de magie, au contraire : s’il avait du mal à croire à la bénédiction d’un prêtre pour protéger toute une ville, il savait par contre que certaines choses ne s’expliquaient pas rationnellement. Et avec ce qu’il venait de subir, une angoisse, primaire et bestiale, venait de ressurgir dans ses entrailles. Aucun bruit, ne serait-ce que le vent qui avait l’habitude de gronder sur la forêt environnante. Rien. Pour la première fois depuis des années, Peon se sentit menacé, et qui plus est, par un ennemi invisible de lui, sans avoir possibilité de contre-attaquer.

Et puis, devant lui, se matérialisant dans une forme brumeuse et intangible, une silhouette noire et encapuchonnée. Le chasseur lâcha son carreau, qui passa à travers en dissipant légèrement la fumée, qui se reforma aussitôt. Sous la capuche, un sourire carnassier brilla dans l’ombre. La forme s’avança, et, après plusieurs carreaux qui ne firent aucun dégât, Peon laissa tomber son arbalète et attrapa un couteau. Mais la lame non plus n’eut aucun effet et passa dans le bras de la silhouette comme si elle était faite de fumée.

Une main, semblable à celle décrite par Gretel, se leva des plis de la capeluche sombre et se dressa pour s’emparer du cou de Peon. Elle s’en saisit et la poigne qui appuya sur la pomme d’Adam du chasseur, elle, était bien réelle. Peon chercha à attraper les doigts qui s’enfonçaient dans sa peau, mais c’était comme si elle n’existait pas. Il se débattait contre un fantôme. Intangible pour lui, mais qui au contraire pouvait le blesser comme s’il était fait de chair. Il suffoqua, l’air lui manquant, commença à voir des étoiles et à s’évanouir…

Et puis, un aboiement furieux. Bely. Peon l’entendit grogner et l’imagina sans peine hérisser son poil blanc. Il voulut lui dire de partir, que la sorcière allait s’en prendre à lui, mais sa gorge était trop douloureuse pour être utilisée. Ce qu’il ne vit pas, c’est que Bely s’empara de la jambe de la sorcière et mordit de toutes ses forces. Un cri de douleur, et la pression sur le cou de Peon se relâcha pour disparaître. Quand Peon rouvrit les yeux, la silhouette avait disparu. Bely s’approcha aussitôt, et Peon se pencha pour le laisser lui lécher le visage, rassuré. Pourquoi Bely avait réussi à attaquer la sorcière alors que lui-même en avait été incapable ? Un sortilège ? Quand Bely pointa l’une de ses poches du museau, lui intimant de vérifier ce que son odorat avait signalé d’étrange, Peon y plongea la main. Il en sortit un tissu noué à divers endroits pour lui donner une forme vaguement humaine, pas plus grand que sa main. Ce qui ressemblait à ses bras avait été noué les mains derrière le dos. Immobilisé. Sans défense.

Quelqu’un l’avait glissé ici sans qu’il ne s’en rende compte pour le rendre vulnérable aux attaques de la sorcière. On cherchait à le tuer, c’est donc qu’il constituait une menace, ici, à Nebol. Plusieurs explications s’offraient alors à Peon, et le chasseur sut d’instinct qu’il avait choisi la bonne.

***

Ils avaient repris la route très tôt et sans un mot, parce que Gretel évita le moindre contact visuel que son ami cherchait à avoir avec lui. La nuit dernière, il n’avait pas du tout dormi, la faute à ce cœur qui s’emballait, à ses espoirs ravivés. Il lui en voulait énormément, alors que c’était de sa faute à lui : il n’avait qu’à le repousser, après tout… Gretel savait que le grand brun ne comprenait pas trop son attitude, mais c’était le cadet de ses soucis pour l’instant. Les provisions manquaient, et Hansel avait dû se résoudre à chasser. Seulement, le jeune homme avait raté le peu de cibles qu’il avait rencontrées, et ils avaient avancé, le ventre creux. Gretel lui, n’avait pas faim du tout. Au contraire, plus ils avançaient vers leur but et plus son estomac se nouait violemment. Les séances de chasse de Hansel n’avaient rien arrangé : s’il ne s’améliorait pas, comment allaient-ils pouvoir se défendre contre la sorcière ? Et son apprentissage avec Peon, avait-il servi à quelque chose, hormis frôler les queues de lapins ? Gretel faisait de son mieux pour ne pas montrer à quel point il avait peur, mais cela transparaissait tout de même sous forme d’une anxiété colérique dont il avait du mal à se débarrasser. Qui en plus finissait par atteindre Hansel aussi, si bien que les deux garçons ne s’adressaient plus du tout la parole depuis le réveil.

Toujours avec la carte, Gretel les faisait progresser dans la forêt avec la boule au ventre, dans le silence de l’hiver, plus lourde qu’une chape de plomb. Ils se rapprochaient inexorablement du point indiqué par Peon sur la carte. Ce n’était plus qu’une question de mètres. Ils allaient bientôt passer ces arbustes qui leur bouchaient la vue, et après...

Après rien. Une simple clairière vide, tapissée de neige. Gretel fit quelques pas et s’arrêta, incrédule, regardant partout autour de lui. Il ne pouvait pas s’être trompé, il avait suivi les indications à la lettre et son sens de l’orientation ne le perdait jamais. Hansel s’arrêta à son tour et l’interrogea du regard. Agacé, Gretel soupira :

— Ça devrait être là…

Hansel haussa les sourcils.

— Nous sommes perdus ?

— Mais non, seulement, c’est la fin du chemin indiqué par Peon.

— Alors on devrait voir la maison de la sorcière, non ?

— Oui ! Et non, je n’ai aucune idée de ce qui se passe !

— Tu as mal lu la carte alors ?

Rageur, Gretel lui fourra le morceau de papier entre les mains et croisa les bras sur sa poitrine.

— Eh bien vas-y, fais mieux que moi !

— Arrête ça, tu veux !

— Arrêter quoi ? Tu me prends pour un idiot !

— Je n’ai jamais dit ça !!

— Eh bien, vous ne manquez pas de voix, tous les deux !

Une voix féminine venait de les interrompre et surpris, ils se retournèrent comme un seul homme. Une jolie rousse dans une mante bleu horizon se tenait à quelques mètres, la main posée sur la tête de Sery à ses côtés, droite comme la justice, le regard sévère et ses jeunes traits déjà durs. Ils n’avaient même pas vu le loup disparaître !

— Ma grand-mère vous attend, pressez-vous, ordonna la jeune femme, autoritaire.

— Et vous êtes ? demanda Gretel en retour, refusant de faire un pas.

La jeune femme la considéra de haut en bas d’un œil critique.

— Vous, vous ne devriez pas être là. Nous n’attendions que votre ami. Alors je ne vous conseille pas de placer un mot plus haut que l’autre. Veuillez me suivre, s’il vous plaît.

La politesse sembla lui faire grincer les dents tellement elle était froide. Gretel n’avait aucune intention de la suivre, pas sans avoir de réponse à sa question. Si sa vie à Nebol lui avait appris quelque chose, c’était bien de se méfier des inconnus, et plus encore des inconnues. Il avait grandi avec des femmes et savait de quoi elles pouvaient être capables derrière des jupons affriolants.

— Tu vois bien que Sery lui fait confiance, Gret, viens, lui souffla Hansel. Peon m’a dit de faire confiance à ses loups. C’est le moment.

Gretel était fatigué, sur les nerfs, aux abois. Il avait faim, sommeil, froid. La douceur avec laquelle Hansel lui attrapa le bras fit céder les dernières résistances qu’il avait et il se rendit. Toute la fatigue qu’il s’efforçait d’ignorer lui retomba dessus, et ce fut d’une voix lasse qu’il finit par dire :

— D’accord.

La rousse se retourna, fit quelques pas et loups et garçons lui emboîtèrent le pas. Elle s’arrêta, leva la main devant elle, sembla tâter l’air, puis chercha quelque chose dans ses poches. Du pain d’épice. Elle le tendit aux deux jeunes hommes, et en laissa dans chacune de ses mains ouvertes pour Predan et Sery qui vinrent manger les morceaux. Gretel échangea un regard dubitatif avec Hansel, qui haussa les épaules, et finit par avaler le gâteau d’une traite. Son ami poussa un soupir résigné et l’imita.

Alors se matérialisa devant eux une belle demeure en bois blanc, au toit coloré de tuiles rouges, bleues et vertes, et aux fenêtres impeccables réfléchissant la lueur du soleil d’hiver. Dehors, des sortes de grands sucres d’orge décoraient la courette à la manière de nains de jardin, et un chemin de macarons multicolores menait de la petite barrière, où se tenait la rouquine, vers la porte d’entrée. L’inconnue poussa le petit portillon et remonta le chemin d’un pas vif. Hansel et Gretel durent interrompre leur contemplation abasourdie pour la suivre, faisant confiance aux loups qui lui collaient les jambes. Sitôt qu’ils entrèrent, une vive chaleur leur prit le corps. Depuis le temps qu’ils étaient en forêt, ils avaient perdu l’habitude d’un bon feu de cheminée, et visiblement celui de cette maison fonctionnait à plein régime. L’intérieur était chargé de dentelles, de couleurs vives et presque criardes, de bibelots que le moindre coup de vent pouvait casser, et les deux garçons juraient dans ce décor trop féminin et vieillot. Ils se regardèrent, regardèrent en direction des loups qui déjà filaient dans la pièce voisine avant de fixer leur hôte sans oser prendre la parole.

— Le pain d’épices de ma grand-mère, dit laconiquement la jeune femme en réponse aux interrogations muettes de ses invités. C’est le seul moyen pour passer la barrière enchantée qui protège la maison.

Barrière enchantée ? Gretel tiqua, fronçant les sourcils.

— Agniezska, c’est toi ?

Gretel sursauta. La voix était faible, éraillée par le temps, et provenait de derrière un grand fauteuil installé devant l’âtre de la cheminée.

— Oui grand-mère, je les ai ramenés.

— Très bien, ma fille. Venez me voir, vous deux.

Gretel s’inquiéta, mais une tape d’Agniezska dans son dos le fit réagir. Il lui fit des gros yeux, tandis qu’elle lui indiqua d’un coup de menton la direction du fauteuil. Alors, Hansel et lui allèrent jusqu’à l’âtre étouffant et dépassèrent le confortable siège, dans le fond duquel ils trouvèrent un petit bout de vieille femme ratatinée, ridée, les cheveux blanc comme neige, ainsi qu’un voile laiteux tiré sur des yeux grands ouverts. Elle était aveugle. Elle leva la tête dans leur direction, comme si elle pouvait les voir, et le geste fit frissonner Gretel malgré la suffocante chaleur ambiante.

— Bonjour, mes garçons. Je suis Iwona la sorcière, et je vous attendais.

***

Ils l’avaient trouvée. Ils étaient parvenus à la maison d’Iwona. Son cœur battit furieusement dans sa poitrine, de peur, mais elle se ressaisit bien vite. Après avoir vu les garçons disparaître, elle avait dû se rendre à l’évidence : Iwona les avait invités et ce qu’elle redoutait, c’est-à-dire une alliance entre le protecteur et sa vieille ennemie, avait été belle et bien faite. Elle avait été flouée, malgré ses précautions.

Pour se rassurer, elle chercha la présence des hommes à qui elle avait ordonné de suivre les deux garçons. Elle sourit. Eux aussi, étaient bien en poste, et si elle-même ne pouvait s’approcher d’Iwona, alors eux-mêmes, simples humains, pouvaient le faire s’ils suivaient ses directives.


Texte publié par Codan, 30 juin 2019 à 08h10
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