Fiction ou réalité ?
Plongée dans mes pensées près de la fenêtre, je demeurais assise là, dans mon fauteuil, essayant de laisser mon esprit s’évader et oublier quelques instants ce qui a emprisonné mon corps dans ce fauteuil. Presque instantanément, mon esprit rejoignait le capitaine de mon cœur.
À ce moment précis, une sublime étoile filante mauve traversa le ciel et je murmurais presque inconsciemment : « Si seulement tu étais à mes côtés pour l’admirer … »
Après quelques instants de rêverie, je sentis mes paupières s’alourdir et enfin je basculais dans le sommeil.
Je fus réveillée en sursaut par la sensation d’une main douce mais ferme se posant sur mon épaule. Mes yeux s’ouvrirent aussitôt pour rencontrer un visage qui m’étais étrangement familier. J’ouvris la bouche pour appeler maman à l’aide et faire face à cette intrusion. Mais mon cri resta silencieux car il fut interrompu par un « chuuut ! » rassurant.
Une fois les brumes du sommeil dissipées, je distinguais enfin qui se tenait en face de moi et m’exclamais :
– Orlando ?!
– Pardon ?
– Si tout ceci est une blague, ce n’est vraiment pas drôle ! Dis-je à moitié scandalisée mais à moitié subjuguée par la ressemblance frappante qu’avais le jeune homme avec Mr Bloom.
– Ça n’a rien d’une plaisanterie.
– Mais si voyons, Orlando, vous incarnez le personnage de Will, et vous ne pouvez pas être là, vous ne me connaissez pas. Bon, mais de toute façon, je dois être en train de rêver, il suffit que je referme les yeux et tout sera fini.
– Mais voyons, ne vous indignez pas comme ça, Lola. Et pourquoi m’appelez-vous Orlando ? Je m’appelle William Turner.
– C’est ça, et moi je suis Miss Swann, la reine des pirates !!!
– Ça m’étonnerait fortement, vous ne l’aimez pas du tout. Et puis, je dois avouer que votre charme dépasse largement le sien.
Surprise par la sincérité de ses paroles, je commençais à me laisser gagner par un délicieux doute.
– Si vous êtes vraiment Will, de quel bateau êtes-vous le capitaine ?
– Du tristement célèbre Hollandais Volant Mademoiselle.
– Et par qui avez-vous été tué ?
– Davy Jones.
– Comment ? Dis-je de plus en plus bouleversée.
Et plutôt que de répondre, il déboutonna d’un geste assuré sa chemise et mes yeux stupéfaits tombèrent sur la cicatrice.
– Qui a sacrifié son immortalité pour vous ? Si vous répondez à cette question, je suis convaincue.
– Capitaine Sparrow, jack Sparrow.
– Non mais, c’est vrai alors, je ne rêve pas ? Mais comment est-ce possible ?!
– L’étoile, tout simplement. J’ai entendu votre souhait, et je sais que vous me portez des sentiments beaucoup plus forts qu’Elizabeth, qui j’en suis sûr, passe le plus clair de son temps en compagnie de jack.
– Ah oui, j’en suis convaincue aussi. Désolée de vous, de te … Blesser.
– Je ne suis pas ici pour Miss Swann, je suis ici pour vous.
– Ne me vouvoie pas comme ça, tu me fais rougir. Et puis d’abord, qu’est-ce que j’ai à parler à un personnage fictif ? Maman avait raison, je passe trop de temps devant l’ordi. Mon cerveau déraille.
– Mais de quoi parlez-vous ? Je suis bien là. En chair et en os. Si je vous demandais où voulez-vous vous rendre à l’instant même, quelle serai votre réponse ?
– S … S … Sur …
– Sur Molokaï, hein ?
Partagée entre la réalité du film et le rêve éveillé que j’étais en train de vivre, je décidais quand même de me laisser porter par la tournure séduisante que prenaient les choses.
– Oui, vous avez … lu … dans mes penseés.
– Il va falloir que je vous porte alors …
– Me … me … me porter ?! Je ne sais pas si vous devriez.
– Ayez confiance en moi, je ferai attention à vous comme le plus précieux des trésors.
À cet instant, je commençais vraiment à me douter que j’avais en face de moi le véritable Will et rien qu’à cette pensée, je sentais mon cœur accélérer la cadence.
Comme si il avait toujours su, il appuya sur la boucle pour ouvrir la ceinture qui m’empêchait de tomber vers l’avant. Puis, il se baissa à ma hauteur et me souleva comme une plume tandis que je nouais mes bras autour de son cou. Je laissais aller ma tête au creux de son épaule tandis que je me retenais in extremis de lui glisser un léger petit baiser dans le cou. Je ne m’étais jamais sentie aussi bien dans les bras d’un homme et cette sensation me troubla au plus haut point car c’était exactement la même que je ressentais le soir dans mon lit lorsque j’imaginais être avec Will.
Son parfum m’emplit quelques instants la tête et je fermais les yeux l’espace de quelques secondes pour le savourer pleinement. Lorsque je rouvris les yeux, la magnificence du paysage qui s’offrait à moi me coupa un instant le souffle. La lumière d’un soleil couchant donnait une allure palle mais brillante au sable blanc. La mer qui s’étalait devant nous était pailletée d’or et de douces vagues crêtées d’écume venaient mourir sur l’Arène. Tout cela était d’une beauté saisissante et presque irréelle, et pourtant mes sens étaient aux aguets et je sentais bel et bien l’odeur salée des embruns.
J’étais en admiration devant ce paysage d’un romantisme grandiose quand tout à coup, je sentis les lèvres de mon galant homme me déposer un baiser dérobé dans le cou. Un frisson me parcourus la peau tandis que mon pouls s’accélérait. L’instant d’après, je sentis mon cœur soupirer et je sus que c’était réellement le capitaine Turner car lui seul avait un tel effet sur moi. Je le regardais et les larmes aux yeux, j’articulais.
– C’est vraiment toi ?
– Je te l’avais dit depuis le début, mais il fallait que je te le prouve.
Les larmes que j’essayais de retenir depuis notre arrivée sur l’île me faisaient à présent briller les yeux.
Il me déposa délicatement sur une petite dune de sable de façon à ce que je tienne parfaitement assise par moi-même et s’assit à côté de moi, et passa un bras rassurant autour de mes épaules. Des émotions contradictoires dansaient en moi, partagée entre le bonheur de me retrouver enfin avec Will, une angoisse indéchiffrable et une tristesse infinie. Je me mis à sangloter sans que les larmes ne viennent tout à fait.
Face à mon désarroi, il m’attira contre lui et me passa doucement la main dans les cheveux en ce geste que j’adorais tant et qui me libéra de mon silence douloureux. Je pleurais sans honte, à cœur ouvert, tandis qu’il me levait doucement la tête pour rencontrer mes yeux et tout en pleurant, je lâchais des mots entrecoupés par des sanglots.
– Tu sais … J’aurais tout donné pour te sauver quand Davy Jones t’a tué … Si je n’étais pas prisonnière de mon corps … j’aurais été celle que je suis dans ton monde … et je me serrai jeté … en travers … de la lame sans même y penser … Elizabeth a parlé avec mes mots … ou peut-être était-ce moi … qui ressentais sa douleur … L’image de ta mort … De toi allongé là … inerte … emporté par cette mort … que je ne voulais pas voir … m’a hanté pendant trois nuits … Je restais là … à pleurer ton nom … sans relâche … jusqu’à ce que le sommeil m’en soulage … J’ai l’impression … qu’il n’y a que moi … qui t’aime en ce monde … Pourquoi ?! … N’y a-t-il que moi … qui te vois tel que tu es ?! … Dieu soit loué … certains t’apprécient à ta juste valeur … et j’ai l’impression d’être moins seule à épancher mon cœur … Même ceux qui sont très proches de moi … me reprochent de penser trop à toi … Mais ils comprennent que tu m’aides … à avoir la force de supporter la prison … de mon handicap ... J’en ai parfois tellement assez … Être dans ce corps, … écrasée par une immobilité forcée par le destin … Mais il me suffisait de fermer les yeux … et de nous imaginer tels que nous sommes là … maintenant … Mais je sais que tout cela doit prendre fin … Mais comment faire pour vivre sans toi ?! … Je sais que tu n’es pas … l’homme de ma vie …
– Pas dans ton monde, mais ici …
– Laisse-moi finir ! … Ici, c’est différent …
– Ici, cette nuit, tu es la femme de ma vie … La seule.
– Mais après, tu m’oublieras … Demain, tout sera fini … c’est dur pour moi … Je t’aime ! …
– T’oublier, c’est comme m’arracher le cœur une deuxième fois … Je t’aime.
Il me dit ces mots d’une telle sincérité illuminée d’un sourire si tendre, que je ne pu rien faire d’autre que de l’attirer vers moi, pour faire éclater notre amour dans un baiser plus merveilleux que tout ce que j’avais pu imaginer. Ces lèvres étaient plus douces que le plus doux des velours, et la tendresse qu’il mettait à explorer ma bouche me faisait fondre encore un peu plus dans sa sincère étreinte tout en sentant les frissons de ce qui allait arriver.
En effet, la passion s’immisça bientôt dans notre union, et nous explorions avec tendresse et fougue les désirs de l’autre. Will faisait preuve d’une attention galante qui ne faisait qu’accentuer mon ardeur, et bientôt, nos noms s’écrivirent sur nos lèvres dans une extase amoureuse.
Et longtemps après, nous étions toujours enlacés, illuminés par l’amour qui nous unissait tandis que nous regardions le soleil se lever sur un jour nouveau.
FIN
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