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La panique s’installa aussitôt dans l’atelier. Quelque chose de grave était en train de se passer. Il n’était arrivé qu’une seule fois que l’usine s’arrête de fonctionner. C’était durant la Grande Guerre de l’hiver, qui avait opposé le père Noël et le Père Fouettard. Cette guerre avait été longue, et les conséquences en avaient été terribles. Georges Alain ne pouvait imaginer que cela se reproduise. Le Père Fouettard s’était fait extrêmement discret suite à la fin de la guerre. Il en était sorti très affaibli et notre lutin en chef ne voyait pas comment il aurait pu reprendre des forces. Non, vraiment c’était impossible, il devait y avoir un autre problème. Connaissant les lieux comme sa poche, Georges Alain prit la décision d’aller directement voir ce qu’il se passait avec le père Noël lui-même. Il avait l’avantage d’être l’un des plus vieux employés de l’usine. Il avait lié une relation particulière avec le père Noël, qui pouvait être considéré plus comme de l’amitié que comme une relation patron/employé.

 

- Je veux que tout le monde garde son calme ! hurla-t-il pour se faire entendre de tout l’atelier. La lumière va revenir dans quelques instants, et je veux que tout le monde soit à son poste quand ça arrivera, car on est en retard sur les commandes.

- Tu penses que c’est le retour du Père Fouettard ? questionna une petite voix qu’il ne parvint pas à identifier.

 

Peu étaient ceux qui avaient connu la Grande Guerre de l’hiver, la majorité étant aujourd’hui à la retraite ou décédée. Georges Alain se demanda un instant si c’était quelqu’un qui connaissait les légendes de par les contes que l’on racontait aux enfants ou si c’était quelqu’un qui y avait assisté. Il essaierait de résoudre ce mystère plus tard, un plus gros encore devant être résolu avant. Il se déplaça d’un pas décidé en direction du bureau de son boss, une angoisse se créant au creux de son ventre. Il avait un mauvais pressentiment, quelque chose n’allait pas et il était persuadé que les choses n’allaient pas s’arranger. Depuis la guerre de l’hivers, plus rien n’avait été comme avant, il en avait conscience, mais le père Noël avait fait bonne figure devant tout le monde, redoublant d’efforts pour rendre la magie de Noël encore plus puissante. Depuis la fin de la guerre, les machines n’avaient jamais été aussi productives, les lumières aussi lumineuses. Qu’avait-il pu se passer pour que tout s’éteigne d’un coup ? Et si le père Noël était parti ? S’il avait décidé de prendre sa retraite et de tout abandonner sans prévenir personne ? Georges Alain se reprit. Il savait que c’était impossible, jamais le père Noël n’aurait pu partir sans prévenir. De plus, il aimait trop son travail. Il disait toujours qu’il ne se voyait pas faire autre chose, « On est père Noël de génération en génération, et ça depuis la nuit des temps ! Que voulez-vous que je fasse d’autre ? ». Le lutin entendait ces mots raisonner comme si son ami et patron venait de les prononcer. Il avait pourtant tout donné pour se boulot et qu’est-ce qu’il avait reçu en échange ? Mort et tristesse éternelle. Georges Alain s’était toujours dit que s’il s’était retrouvé dans la situation du père Noël il aurait tout plaqué et serait parti refaire sa vie très loin d’ici. Mais il n’était pas le père Noël, il était simplement Georges Alain, lutin en chef sur service multimédia, sans doute sous-payé par rapport à tout le travail qu’il fournissait.

Lorsqu’il arriva enfin au niveau du bureau du père Noël, Georges Alain souffrait le martyre, ses jambes s’étaient entrechoquées contre un nombre incalculable de plans de travail et de bureaux. Finalement, on a beau connaître un endroit par coeur, on se repère beaucoup mieux avec de la lumière. Il ouvrit la porte du bureau et entra en tâtonnant pour ne pas se cogner à nouveau.

 

- Chef, vous êtes là ?

 

Mais il ne reçut aucune réponse. Il avança encore un peu et glissa sur quelque chose au sol qui semblait visqueux. Il s’écroula par terre. Il se sentait mouillait, ses mains étaient entrées en contact avec un liquide chaud et collant. Il ne comprenait pas ce que c’était. Il essaya de toucher tout au tour de lui, lorsqu’il sentit une main. Il comprit rapidement que quelqu’un était au sol. Tout se mit en place dans sa tête : c’était le père Noël qui était au sol, et le liquide visqueux et collant c’était du sang.


Texte publié par Monsieur Vinvindiou, 8 février 2019 à 11h12
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