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Lorsqu’elle s’éveilla, elle était seule. Toujours roulée en boule sur la couverture, elle s’aperçut que la grande créature n’était plus là. Cela lui serra le cœur. Où pouvait-il être ? Elle aimait beaucoup celui-ci. Il faisait peur, mais il était gentil et puis, il lui avait donné à manger. Est-ce qu’il la protégerait, si quelqu’un venait à s’attaquer à elle ?

Après, il y avait la petite créature, qui lui avait donné le tissu. De la main, elle le caressa. C’était étrange. Elle n’avait jamais ressenti le besoin de porter ce genre de choses sur sa peau. Seulement, c’était vrai que ça aidait à garder sa chaleur.

Mercy…

Ils l’avaient appelé ainsi. Elle se répéta le nom, c’était joli. Elle aimait bien.

Elle aimait bien aussi les deux créatures. Elles s’occupaient d’elle et lui trouvait à manger. Peut-être était-ce sa nouvelle famille ?

Comme ça, elle aurait grande créature père et petite créature mère, pour s’occuper d’elle. Quelle bonne nouvelle !

Mercy se leva et quitta la chambre, en silence. Elle s’arrêta devant la porte et risqua un coup d’œil à l’extérieur. Il n’y avait personne dans la pièce. Elle put donc s’avancer sans peur.

Le feu brûlait toujours dans la cheminée. Mercy s’installa devant et contempla les flammes. Autour, tout était silencieux. Il n’y avait aucun signe de vie. Mais ce n’était pas grave. Ici, elle était en sécurité.

Seulement, quelque chose la gênée. Est-ce que c’était parce qu’elle était à nouveau seule ? La famille… Sa nouvelle famille avait-elle disparu, elle aussi ? Un frisson parcourut son corps, pourtant elle n’avait pas froid.

Il fallait qu’elle se calme. Ils allaient revenir.

Grande créature père et petite créature mère allaient revenir pour elle. Ils ne l’auraient pas abandonné. Elle le savait. Alors pourquoi avait-elle aussi peur ?

Fébrile, Mercy se leva et alla à la porte. Elle la poussa, mais ne bougea pas. Après, réflexion la goule, se saisit de la poignée comme elle avait vu les autres le faire et la fit basculer. Seulement cela n’eut aucun effet.

La peur revint plus forte, lui hérissant les poils du cou. Elle était enfermée. Que pouvait-elle faire, pour sortir ? Pourquoi la famille avait-elle fait ça ? Est-ce que c’était pour la protéger ? Pour empêcher les méchantes personnes d’entrer ?

Oui, ça devait être ça. Elle ne voyait pas d’autres raisons.

C’était difficile de ne pas paniquer. Elle ne pouvait s’empêcher de craindre la perte de sa nouvelle famille. Cela aurait été trop dur.

Mercy tendit l’oreille. Rien, juste le son du vent. Pas âmes qui vivent aux alentours. Elle aurait voulu crier, les appeler, mais ils ne comprenaient pas ce qu’elle disait. Du coup, malgré sa tristesse, elle retourna s’asseoir calmement devant le feu. Ils ne le laisseraient sûrement pas s’éteindre. Elle n’avait qu’à attendre, et ils reviendraient pour mettre une autre bûche dans l’âtre. C’était simple.

D’habitude, la petite goule aimait regarder les flammes danser et écouter le bois siffler et craquer. Seulement là, une petite appréhension restait tapie dans son cœur. Si jamais, ils ne revenaient pas…

Le temps passa, lentement…

Brusquement, Mercy entendit un grincement strident, suivit par des bruits de pas. Elle sauta sur ses pieds.

Grande créature père et petite créature mère étaient de retour. Elle s’interrompit. Et si ce n’étaient pas eux ?

Cédant le pas à la prudence, elle se réfugia dans le coin de la cheminée baigné d’ombre et attendit sans faire de bruit. Si c’était des personnes hostiles, il lui faudrait trouver le moyen de fuir le plus rapidement possible.

Un bruit métallique retentit, suivit par un cliquetis. La porte s’ouvrit, laissant entrer deux personnes. Au son de leur voix, Mercy se mit à sourire. Sa famille était de retour.