Dvan l'aida à s'installer dans le lit est la couvrit avec les couvertures pour qu'elle ne prenne pas froid. Au dernier moment, il se retint de l'embrasser sur le front comme il avait l'habitude de le faire avec Rosa. Cela ne serait sûrement pas bien accueillit.
Après l'avoir bordé avec soin, il recula. Il ne manquerait plus qu'elle tombe malade. Cela ne ferait que compléter sa soirée de misère. Enfin avec un peu de chance et de sommeil, elle allait se remettre. La jeune fille se tourna vers lui.
-Ici, il n'y a qu'une fenêtre, déclara-t-elle soudain. Fermez bien le rideau et le soleil n'entrera pas dans la pièce. Vous devriez passer la journée ici.
-Mais, c'est ta chambre…
-Ce n'est pas grave, je n'y suis pas en journée.
Le géant paru réfléchir à la situation. Il se sentait gêné, mais devait avouer que se serait plus simple de rester là.
-Très bien. Ca t'embête si je dors par terre ?
Il désigna un espace au sol.
-Vous dormez ?
-Je sais pas. Ca y ressemble bien donc j'appelle ça, comme ça.
Elle hocha la tête, semblant réfléchir.
-Vous devriez prendre mon lit.
Dvan la regarda un instant sans comprendre.
-Pardon ?! Je doute que dormir avec toi, sauf la meilleure des idées. Après tout, je suis quand même un homme et toi…
Elle était sûrement plus âgée qu'il ne l'aurait cru au départ. Enfin, plus vraiment une enfant… Une jeune fille, et jolie en plus.
Il détourna le regard gêné. Lynette se mit à rougir.
-Non, ce n'est pas ce que je veux dire. Je voulais juste vous proposer de dormir ici et moi, je prendrais le lit de mon père.
-En effet, ça paraît logique.
Le géant se sentit confus, était-il bête au point de comprendre de travers, ou espérait-il secrètement quelque chose qui n'arriverait jamais ? Il chassa cette pensée de son esprit.
-Mais ne t'embête donc pas, j'ai l'habitude d'endroit bien pire. A moins que tu ne veuilles pas de moi, au pied de ton lit…
-Euh… C'est la première fois que quelqu'un veut dormir par terre dans ma chambre.
-Tu as raison, j'attendrais que tu te lèves pour dormir, ainsi, je ne t'embêterais pas.
Disant cela, il se dirigea vers la porte.
-Attendez !
Il s'immobilisa.
-Vous voyez l'armoire, en face de vous ?
-Oui.
-Tournez la clé, ouvrer la porte et prenez deux couvertures. Une pour le sol, et l'autre pour vous couvrir avec.
Il s'exécuta. Dvan se sentait mal à l'aise. On ne l'avait si bien accueillit, sans qu'il n'est à débourser de l'argent.
-C'est pas grand-chose, mais…
-Ca sera suffisant.
Elle lui sourit et il détourna le regard.
Laissant les couvertures sorties sur le tabouret qui traînait dans un coin, le géant s'apprêtait à sortir de la pièce.
-Attendez !
Il se retourna vers elle, les sourcils froncés. Avait-elle si peur de rester seule, qu'elle trouvait mille prétextes pour le retenir.
Dvan revint vers elle.
-Tu veux que je reste un peu, jusqu'à ce que tu dormes ?
Elle hocha la tête, les larmes aux yeux.
-J'ai peur, lui avoua-t-elle.
-C'est normal d'avoir peur.
-J'ai peur qu'il revienne…
-Ca ne sera pas le cas. Il est bel et bien mort.
Elle hocha la tête.
Le géant s'assit à même le sol et s'adossa au lit. Au fond, il la comprenait. Comment ne pas craindre lorsqu'on avait connu le pire… Et Rosa qu'avait-elle ressentit ? Elle était si forte en apparence. Jamais elle n'avait laissé échapper le moindre mot sur ce qu'on lui avait fait. Il ne savait même pas ce qui lui était arrivée, ni quand cela s'était produit. Sûrement pendant son séjour à l'hôpital….
En même temps, comment aurait-elle pu lui parler de ça ?
Je suis ta grande sœur, c'est à moi de veiller sur toi, lui avait-elle déclaré. Et elle avait toujours tenu sa promesse.
Rosa, pourquoi voulais-tu que je parte ? Ce n'était pas pour être heureuse avec ce type, n'est-ce pas ? C'était pour me sauver la vie ?
Il en avait à présent la certitude. Ce n'était pas à elle, qu'elle pensait lorsqu'elle l'avait repoussé. C'était à lui.
Il porta la main à son coeur, toutes ses pensées allant vers elle. Serait-elle heureuse un jour ?
D'une oreille, il écoutait les bruits de respiration de la jeune fille qui s'apaisait. Elle était en train de s'endormir. Il sourit. Elle en avait besoin. Il risqua un coup d'oeil vers son visage, il paraissait moins crispé. Peut-être se reposerait-elle enfin…
Pourquoi se sentait-il si inquiet pour elle ? Après tout, demain, il serait ailleurs. Dommage, il aurait vraiment voulu faire quelque chose pour elle. Peut-être pourrait-il chercher son père ? Seulement la ville était immense et il ne savait même pas par où commencer. Il ne pouvait pas entrer chez tout le monde pour vérifier.
Brusquement, la petite silhouette sursauta. Lynette se redressa dans son lit, les mains sur sa bouche.
-Ca va ?
-Le cadavre, déclara-t-elle.
-Euh…
Elle jeta un regard effrayé à Dvan.
-Il est toujours mort.
-Non, ce n'est pas le problème. Le cadavre qu'en avez-vous fait ?
-Je l'ai posé dans le jardin, en attendant…
Il se rendit compte de la bêtise qu'il venait de dire. Il n'y avait pas de jardin ici, c'était un cimetière, pas un lieu de plaisance. En plus, c'était ridicule d'abandonner un cadavre en pensant qu'il allait s'évanouir de lui-même.
-Il faut le faire disparaître. Des qu'il fera jour, ça sera trop tard ! Si quelqu'un vient ici, demain et…
Elle paraissait terrifiée par cette idée et voulue se lever.
-Une minute, tu vas où, là ?
-M'occuper du cadavre.
C'était assez drôle de voir cette jeune fille, en chemise de nuit dire qu'elle partait enterrer un corps. Enfin, ça l'aurait été si la situation n'avait pas été aussi dramatique.
Il la repoussa gentiment.
-Je vais le faire.
-Mais vous ne saurez pas quoi en faire…
Dvan dut avouer qu'elle avait raison dans les faits, mais ne pouvait lui avouer. Faire disparaître les cadavres n'était pas son activité principale.
-Tu as une idée ?
-Oui.
-Je t'écoute.
Elle reprit son souffle.
-Hier, mon père à creusé une tombe. Demain, un corps doit y être inhumé. Il faut creuser plus profondément et y mettre le cadavre. Ensuite, reboucher suffisamment. Ainsi, personne ne soupçonnera sa présence. L'autre corps servira d'excuse.
Dvan la regarda. Elle lui paraissait bien plus forte que son apparence frêle ne le laisser croire.
-Bien. Je peux faire ça. Mais j'aurais besoin d'outils.
-Ceux de mon père sont dans la remise. Elle est fermée à clé, mais la clé est dans le tiroir de la commode. Celui de droite.
Il hocha la tête pour lui faire signe qu'il avait bien compris.
-Ca ira ? lui demanda-t-elle, d'un air anxieux.
-Je m'en occupes.
-Pourquoi faites-vous tout ça pour moi ?
-Pourquoi m'as-tu offert ton sang ?
A nouveau, elle repensa au moment où il s'était penché sur son cou. Ses lèvres avaient caressé délicatement sa peau. Lynette frissonna. Ce n'était vraiment pas le moment de penser à de telles choses.
-Merci.
Il s'approcha.
-Maintenant, j'aimerais que tu fasses quelque chose en échange pour me remercier. Est-ce que tu veux bien ?
Elle hésita avant de répondre.
-Tout dépends de ce que c'est…
-C'est assez simple. Je voudrais que tu t'allonges sur ce lit, que tu fermes les yeux et que tu essayes de dormir. Tu crois que c'est possible ?
Dvan ne s'était pas rendu compte du trouble qui s'était emparée de la jeune fille, alors qu'il lui murmurait ces paroles.
-Je vais essayer.
-Bien.
-Mais prévenez-moi, quand même lorsque vous aurez terminé, d'accord ?
Il hocha la tête.
-Seulement si tu es réveillée.
Elle comprit qu'elle ne le ferait pas changer d'avis.
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