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tome 1, Chapitre 30 tome 1, Chapitre 30

– Nous n’aurions jamais dû partir sans elle.

Panoramix soupira. Sans répondre, il trempa le linge dans le cours d’eau clair avant de le placer sur le front d’Amir, qui le remercia avec un soupir de soulagement. Leur fuite remontait à quelques heures mais les deux mages étaient toujours aussi affaiblis, contrecoup de l’importante quantité de magie utilisée. Ils avaient alterné sommeil et éveil sur les épaules, et même s’ils avaient fini par protester et par assurer qu’ils étaient capables de marcher seuls, les Gaulois n’en avaient pas tenu compte. Cela valait mieux pour eux ; ils avaient ainsi pu augmenter la distance entre eux et le village de manière considérable, bien plus vite que si les deux hommes s’étaient retrouvés à pied. La maigre endurance du druide les avait déjà suffisamment ralentis, mais jusque-là, ils avaient eu la chance de ne croiser personne et rien ne démontrait qu’ils avaient été pris en chasse. Ils peinaient à croire en leur chance.

Si la mer n’était pas encore visible, l’odeur d’embrun et de sel forcissait et l’air devenait plus humide, signe qu’ils s’en approchaient. Avec la lumière déclinante, qui signifiait que la nuit était en train de tomber, ils avaient décidé d’un commun accord d’effectuer une pause près d’un ru, pour se reposer voire peut-être dormir un peu. Le druide en avait profité pour ausculter leurs deux compagnons. Ils avaient tous été rassurés d’apprendre qu’ils ne présentaient aucune blessure, soignées par Aloe, et qu’ils étaient seulement épuisés. Cependant, si leur trajet s’était déroulé sans accroc et que leur inquiétude était, jusque-là, suffisamment tenace pour ne pas penser à autre chose, comme leur fierté mise à mal ou leur sentiment de honte, ce n’était désormais plus le cas. Et Astérix avait eu tôt fait de le leur rappeler.

– Nous aurions dû rester avec elle et nous battre.

Obélix s’était éloigné pour chasser, une fois ses blessures lavées, après avoir promis de ne pas trop les distancer et de se faire discret. Leur situation restait précaire. Le rouquin avait ronchonné mais avait obtempéré et était parti avec Idéfix, en marmonnant à son chien. Son absence accentuait le malaise que ressentait Astérix.

– Et que voulais-tu que nous fassions de plus ? s’agaça Panoramix en tendant de l’eau à Kadir.

Celle-ci avait été recueillie dans un pan de tissu en cuir qu’ils avaient récupéré pour en faire une sorte d’outre souple peu convaincante, incapable d’assurer sa fonction actuelle sur la durée, mais dont ils se contentèrent. Il leur aurait fallu un matériau pour coudre, ce qu’ils n’avaient pas.

– Nous étions désarmés, et sur le point d’être tués ; seul Obélix était encore opérationnel. Et qu’aurait-il pu faire contre ces druidesses ? Nous avons eu une chance incroyable ; d’abord, que le premier groupe n’ait pas cherché à nous tuer, et ensuite, qu’elles aient été trop focalisées sur Yucca et trop sur la réserve pour s’y mettre sérieusement. Yucca a décidé de nous gagner du temps pour nous enfuir, tout en sachant qu’elle ne l’emporterait pas ; la moindre des choses était de ne pas rendre son sacrifice vain.

Astérix pinça les lèvres à ces mots. Il se les était répétés mille fois, pourtant la culpabilité ne cessait de le tenailler.

– Et puis, c’est l’une des leurs ; elles seront sans doute plus clémentes à son égard.

– Sans doute, dis-tu ? ironisa le petit Gaulois.

La remarque arracha un autre soupir au druide.

– Oui. N’as-tu pas vu qu’elles semblaient plus désœuvrées qu’autre chose ?

– Elles l’étaient aussi lorsque leur aînée a ordonné de nous tuer. Cela ne les a pas empêchées de tenter de le faire.

– C’est discutable, vu le peu d’entrain qu’elles y ont mis… Enfin, passons. De toute façon, ce n’est pas comparable ; nous ne sommes rien pour elles. Seule Yucca nous connaît et nous considère. C’est la raison pour laquelle elle s’est finalement retournée contre ses pairs.

– Mais elle va nous rejoindre, n’est-ce pas ? intervint soudain Obélix, la voix pleine d’espérance.

Il venait d’émerger d’entre les arbres avec Idéfix au sol, excité mais silencieux. Obélix tenait deux lièvres entre ses mains. Les regards se baissèrent sur ses prises et il grimaça.

– Pas de sanglier, grommela-t-il, déçu, comme pour se justifier.

Astérix lui sourit et lui fit signe. Il s’approcha et s’assit à ses côtés. Alors qu’ils commençaient le dépeçage, Obélix réitéra sa question, sa bonhomie revenue. Les visages fermés qu’il affronta dissipèrent son sourire, de même que l’ambiance particulièrement maussade qui persistait au sein du groupe. Même s’ils avaient réussi à récupérer le Calice, cette pseudo-victoire avait un goût amer.

– Mais ils ne vont rien lui faire, non ? rétorqua-t-il, la voix partagée entre la crainte et la supplication. C’est… c’est sa famille !

Il n’eut pas davantage de réponse.

– Quelle qu’ait été sa destinée, elle est déjà scellée de toute manière, souffla le druide.

Tous soupçonnaient qu’après leur départ, la situation avait dû se résoudre en quelques minutes, tout au plus, quelle que fût la nature de cette résolution.

– Y retourner maintenant ne servira donc à rien, hormis à nous faire capturer.

Astérix se renfrogna et garda les yeux rivés vers le lièvre dont il se chargeait. C’était la vérité, et cela rendait la réalité plus cruelle encore : si elles avaient décidé de la tuer, c’était déjà fait depuis plusieurs heures, et eux n’auraient rien pu faire pour l’en empêcher. En l’abandonnant ainsi à son sort, Yucca était possiblement morte. A vrai dire, Astérix peinait à concevoir d’autres issues, car les autres lui paraissaient trop optimistes pour être valides. Il se détourna de ses compagnons pour se plonger dans un mutisme songeur qui lui était peu habituel.

– Astérix ? l’appela Obélix, incertain.

Il voyait le mal-être qui se dégageait de sa silhouette, à sa tête basse et à ses épaules affaissées. Il aurait voulu l’aider, le consoler et être en mesure d’assurer que Yucca allait bien. Cependant, il sentait qu’Astérix risquait de réagir mal, et il n’avait certes pas besoin d’une dispute. Malgré cela, il hésita. Peut-être était-ce tout indiqué, au contraire, pour le soulager, même un peu ?

– Laisse-le, Obélix, intervint Panoramix, qui sentait son hésitation, en posant sa main sur son bras comme pour le retenir. Il a besoin de temps.

– Mais de temps pour quoi ? demanda Obélix en portant un lourd regard vers son meilleur ami.

Cela étant, il n’insista pas et décida de lui accorder quelques minutes seul. Quelques minutes seulement, car il ne fallait pas pousser non plus : il ne supportait pas de le voir dans cet état. Alors s’il fallait lui secouer les puces pour l’en sortir, il le ferait, même si Astérix devait lui crier dessus et Panoramix être mécontent !

Et puis, il ne comprenait pas : pourquoi partaient-ils tous du principe que les choses s’étaient mal déroulées pour Yucca ? Il était le seul à croire qu’ils la reverraient bientôt, c’était un comble !

– Mais nous avons déjà le Calice, non ? s’interrogea-t-il alors en repensant à l’objet, cause de leur voyage. Pourquoi ne peut-on pas aller la chercher, puisqu’on l’a déjà ? Suffit de le cacher ou de le laisser avec eux, pendant que nous allons voir.

Le visage des deux mages désignés pour cette garde s’assombrit alors que celui du druide se fit las. Et, aussi incroyable que cela pût paraître, il parut soudain vieux aux yeux du rouquin, comme si, tout à coup, les années l’avaient rattrapé. Etrange alors qu’ils l’avaient en leur possession à présent, grâce à Calathéa ; pour autant, le souci n’était pas entièrement levé. En y songeant, elle aussi risquait de subir quelques représailles, une fois que son geste serait connu… Peut-être était-ce la raison pour laquelle ils n’avaient vu aucun poursuivant, s’ils avaient reconsidéré leurs priorités avec le constat de la disparition du Calice.

– Tu ne m’as pas écouté tout à l’heure ?

Obélix fronça les sourcils, réfléchissant. Il ne se rappelait pas un tel échange. Était-il sûr qu’il était présent ? Panoramix ne s’attarda pas sur ce point et poursuivit :

– Nous avons eu de la chance, le Calice nous a été donné… parce que nous n’aurions même pas su où le trouver. Cela étant, c’est bien à cause de lui qu’il nous faut nous dépêcher et que nous ne pouvons prendre le risque de retourner en arrière, voir ce qu’il s’y passe. Ils savent que nous sommes là et, bientôt, ils suspecteront que nous l’avons en notre possession. Nous n’avons plus le bénéfice de la surprise et de la discrétion, qui était notre unique avantage contre eux. Si nous nous attardons trop, nous serons traqués jusqu’à temps que nous soyons attrapés. Nous n’avons même pas le mérite de connaître le terrain mieux qu’eux, bien au contraire. Il nous est impossible d’y retourner.

– Nous pourrions juste nous faufiler, Astérix et moi ! Ou juste moi ! C’est juste histoire de –

– Nous ne pouvons pas nous permettre de nous séparer, Obélix, grogna Panoramix, qui commençait à s’agacer. Regarde-nous ! Amir et Kadir sont hors course, sans potion magique, je suis inutile, et Astérix est à peine plus gaillard que nous ! Tu es notre seule ligne de défense, Obélix ! Sans toi, ils nous trouvent, et tout est fichu !

Obélix le considéra un instant avec perplexité, les yeux ronds. Il aurait pu s’énerver mais s’en abstint ; c’était frustrant mais il avait raison. Sans eux, ils n’avaient aucun moyen de se défendre. Il observa un instant son ami et douta soudain que lui-même tînt la cadence s’il venait avec lui.

– Tu ne peux pas faire de la potion magique ?

Panoramix roula des yeux.

– Je ne la sors pas de nulle part, Obélix ! Je n’ai rien pour en faire, pas même le contenu d’une outre !

– Mais… et puis même, et les autres druides, alors ? On… on ne fait rien ?

Panoramix secoua la tête en signe de dénégation, désolé.

– J’en suis le premier attristé, mais non. Nous ne savons même pas combien ils sont ni l’endroit où ils sont détenus.

– Nous pouvons espérer qu’une fois le Calice hors de portée, ils reviendront à la raison et sauront se libérer eux-mêmes, intervint finalement Amir en écartant le chiffon de son visage, qui avait tiédi. Sinon, il faudra envisager une intervention plus conséquente pour les libérer. Si vous-mêmes faîtes appel aux autres druides et à l’ensemble de vos guerriers, ajoutés aux nôtres, nous pouvons espérer revenir ici – pas pour combattre et gagner, mais du moins pour mener à bien cette mission en craignant moins le risque d’être capturés. Je ne vois pas d’autres solutions, malheureusement.

– Je pense que vous avez raison, affirma Panoramix, appuyant ses propos d’un mouvement de tête. A l’heure actuelle, nous ne pouvons rien tenter de plus. Rien ne joue en notre faveur.

Bien qu’Obélix fût tenté de désapprouver, il ne put que concéder ce fait. Rien dans ce qu’ils venaient de vivre prouvait le contraire.

Comme l’air se refroidissait et que leurs manteaux ne suffisaient plus à les réchauffer, ils allumèrent un feu et disposèrent les deux lièvres embrochés au-dessus. Pourvu que la distance fût suffisante pour qu’il ne les trahît pas… Tous s’agglutinèrent autour de lui, sauf Astérix qui préféra s’isoler. Il s’installa sur une souche bien en vue de ses compagnons, le regard tourné vers l’extérieur de leur cercle, et resserra davantage les pans de son manteau pour conserver le peu de chaleur qu’il lui restait. Les autres l’appelèrent bien pour qu’il vînt se réchauffer et prendre sa part de viande. Il ne réagit pas. Partagé entre l’agacement face à cette tête de mule, la tristesse pour son ami et la compassion, Obélix les laissa un instant pour le rejoindre et s’assit près de lui. Tout d’abord, il ne parla pas, incertain quant à quoi dire et comment. Puis, finalement, il se lança :

– La viande est prête, si tu veux…

– Je n’ai pas faim, maugréa Astérix, parcouru d’un frisson.

L’air était saturé d’humidité. Si cela s’expliquait en partie par la proximité de la mer, il était sûr qu’il ne tarderait à pleuvoir.

Quelques instants s’égrenèrent sans qu’aucun ne prononçât un mot, puis Obélix reprit :

– Si tu n’as pas faim, tu devrais au moins nous rejoindre pour te réchauffer. Tu as froid, tu ne peux pas dire le contraire – tu trembles.

– J’ai besoin d’être un peu seul, Obélix, souffla Astérix avec lassitude qui, bien qu’appréciant les efforts de son ami, était également irrité par son insistance.

Le rouquin hocha la tête. Il hésita à répondre, puisqu’il avait compris que ses tentatives l’énervaient et il ne désirait pas le mettre en colère. Cependant, cela ne l’empêcha pas de dire ce qu’il pensait – même s’il avait la sensation de se répéter :

– Yucca est vivante, si c’est cela qui t’inquiète. Je sais qu’elle est vivante. Et tu devrais le savoir, toi aussi.

Il se tut et, ne sachant pas quoi ajouter d’autre, il se ravisa et se redressa pour rejoindre les autres, la moue penaude. Il ne s’aperçut pas que ses dernières phrases avaient plongé son ami dans une perplexité songeuse.

Obélix et les autres furent ravis lorsque, un moment plus tard, Astérix se traîna d’un pas lent jusqu’à eux pour s’installer lourdement à côté du rouquin. Il accepta l’assiette faite d’écorce dans laquelle avaient été posés la partie basse d’un lièvre aux cuisses maigrelettes, des abats et quelques racines rabougries. Il se mit à manger en silence, tout comme les autres, saisissant les morceaux d’une main pour les porter à sa bouche et mastiquant lentement. A la fin, ils eurent tous encore faim, mais elle s’était en partie atténuée avec ce repas frugal. Ils ne dirent rien.

Comme la fatigue les affectait tous, même Obélix, ils décidèrent de dormir quelques heures, même s’ils auraient préféré atteindre la plage pour quitter l’île au plus vite. Seul le rouquin aurait été en état de continuer mais les porter tous en même temps ne serait pas si évident, et terriblement inconfortable pour les autres. Par sûreté, toutefois, ils organisèrent des tours de garde, et Obélix prit le premier tour. Les autres se couchèrent sur le sol couvert de feuilles, inconfortable. Et la fatigue aidant, ils ne tardèrent pas à s’endormir.

Si Astérix chipotait sur peu de choses, il n’aimait pas être réveillé de la sorte – quelque chose lui avait écrasé la main et, si le poids avait rapidement disparu, la douleur zébra un moment dans son membre. Il retint un cri et ouvrit brusquement les yeux en ramenant sa main contre lui avant de la masser. Il se redressa dans le but d’invectiver le coupable, mais ses remontrances moururent dans sa gorge lorsqu’Amir s’exclama :

— Votre bateau, je l’ai retrouvé ! Il est complètement détruit !

– Quoi ?!

Amir dut s’expliquer un long moment, en particulier sur ce qui l’avait motivé à rejoindre la plage, seul. La nuit lui avait été profitable, tout comme Kadir ; perclus de contusions, ils n’étaient pas fringants, mais il se tenait droit, sans présenter nulle faiblesse.

Obélix fut grondé au passage pour son laxisme et celui-ci avoua s’être partiellement assoupi.

– La plage n’est donc pas si loin ?

– Non. A une quinzaine de minutes en marchant vite, tout au plus.

– Mais qui aurait détruit notre bateau ? demanda Obélix, naïf, avant de se tourner vers Amir. Tu es sûr que c’était bien le nôtre ?

Celui-ci se raidit.

– Votre bateau est suffisamment reconnaissable.

– Là n’est pas la question, Obélix, soupira Panoramix. Allons-y, nous aurons la confirmation de nos yeux. Et pour te répondre, c’est assez facile à deviner : les druidesses ou les villageois. Ils ont dû le rechercher après notre capture, le trouver et le détruire pour nous couper toute retraite.

Les visages s’assombrirent. C’était réussi. Comment retourneraient-ils sur le continent si l’observation se confirmait ?

Tous bondirent sur leurs pieds et rassemblèrent leurs affaires. Ils marchèrent un moment en silence, jusqu’à atteindre la plage. A partir de là, le mage les guida jusqu’à l’épave. Tous le reconnurent et en firent le tour pour conforter leur impression. Ils maugréèrent, sauf Obélix qui le fixait avec perplexité.

— Par Toutatis, dîtes-moi que c’est une blague !

Après quelques jurons bien sentis, Astérix s’affaissa, vaincu par le désarroi. Ils allaient de malheur en malheur – leur capture, Yucca, le bateau… Étaient-ils donc voués à échouer dans cette aventure ? Était-ce leur destin de voir les présages funestes se réaliser et la fureur de ces femmes s’abattre sur eux ? Ses mains plongèrent dans le sable.

Ils restèrent plusieurs minutes sans parler, indécis quant à ce qu’ils devaient faire. A quelques pas d’eux, la mer allait et venait, indifférente à leur désarroi. Soudain, de légers sons de carillons s’ajoutèrent à ceux du ressac mais, au début, seul Idéfix réagit et dressa les oreilles. Amir et Kadir levèrent la tête à mesure que le son se renforçait. Ils firent volte-face et se figèrent.

– Vous !

L’exclamation fit sursauter les Gaulois, et ils se retournèrent à leur tour. La vue des longues tuniques blanches suffit à le faire bondir sur ses pieds. Certains hésitèrent à fuir mais nul abri ne s’offrait à eux. Il était trop tard. La distance entre eux était faible et elles les avaient forcément vus et entendus. Étaient-ils donc maudits à ce point ?

Ils eurent à peine le temps de se regrouper que, déjà, elles furent sur eux.

Les présages avaient parlé ; aucun d’eux ne s’en tirerait si facilement, même s’ils avaient eu envie d’y croire. Décidément, les dieux semblaient vouloir se jouer d’eux car, depuis quelques jours, Astérix n’avait eu de cesse de se sentir impuissant face à une destinée qui s’imposait à lui, et contre laquelle il n’était pas en mesure de lutter. Jamais une aventure ne lui avait laissé pareille sensation.


Texte publié par Ploum, 12 juillet 2022 à 16h14
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