-Si on mettait un mini parasol ? demanda Loli, qui agitait fièrement sous le nez de son frère l'objet qu'elle venait de dénicher dans un tiroir.
-Pour Noël ?
-Ha oui, t'as raison, c'est con !
Nils ouvrit la porte du placard, cherchant une cloche qu'il aurait pu placer sur le plat pour le garder au chaud. Évidemment, ce n'était pas là. Pourtant, il était sûr qu'il y en avait une. Seulement, la cuisine était si grande, qu'il ne s'y retrouvait plus.
-C'est ça, que tu cherches ? lui demanda sa sœur accroupie, devant un meuble.
-Ouais.
Il se saisit de l'objet et le plaça sur le plateau.
-Nils ?
-Quoi ?!
-Avant…
Il attendit la suite. Elle ne vint pas. Loli était clairement hésitante.
-Quoi ?
Son ton était plus agressif qu'il ne l'aurait voulu. Il se reprit.
-Tu veux me parler ?
Elle hocha la tête.
-Vas-y !
Loli prit une grande bouffée d'air.
-Avant, on s'entendait…
Avant… Est-ce qu'elle parlait de quand elle avait douze ans ? Le moment où elle était une gentille petite fille, contente qu'avoir un grand frère. Loli voulait tout le temps être avec lui, et lui parlait sans cesse. Bien qu'il en est eut marre, à l'époque, il avait fait son possible pour ne pas crier. Ca n'était pas sa faute, s'ils se rencontraient dans de telles circonstances.
Au fils du temps, il s'était même habitué à elle. Ca ne le dérangeait plus de l'écouter ou de jouer aux jeux vidéo avec elle. Parfois, Nils prenait quelques minutes pour lui expliquer des points de cours. Mais il sentant toujours complexé. Alors que lui avait un niveau scolaire moyen, son frère et sa sœur était des têtes. Surtout Lucas et ses années d'avances…. Rien que d'y pensait, ça l'énervait. Il avait toujours été comparé à son aîné qu'il ne connaissait même pas. Il avait rapidement compris qu'il était formidable.
En vérité, il était pitoyable à ne jamais comprendre que les autres se foutaient de lui. Plusieurs fois, Nils s'était battu contre des gens, pour cette raison. Mais ça, ça ne valait pas un merci.
Il revint à sa sœur. Elle aussi, elle l'énervait. Depuis son arrivée, elle faisait la tête, et à présent, Loli venait lui parler du bon vieux temps.
-J'ai vraiment pas fait exprès pour la chemise, murmura-t-elle.
Il hésita. D'un côté, il avait envie de dire que ce n'était qu'une chemise, mais de l'autre, elle appartenait à Kamu, chose qu'il ne pouvait pas avouer.
-Regarde si les tâches sont encore là, déclara-t-il finalement.
Ca lui laisserait le temps de prendre une décision. Se saisissant d'un citron, il coupa en deux et en posa un morceau sur le plateau. Il ferait grâce à Daniella de la mayonnaise. De toute façon, c'était gras et sans goût.
Loli revint avec le vêtement dans les mains et le lui tendit.
-T'en penses quoi ?
-Que j'ai les mains dégueulasses et que je ne vais pas toucher la chemise avec.
Sa sœur le fit pour lui.
-J'ai l'impression que c'est atténué, mais encore visible par transparence. Enfin, mets-la dans le sèche-linge, on verra après.
Il profita du départ de sa cadette pour se laver les doigts.
-Tu es mieux habillé que d'habitude. C'est Eva qui a choisi ?
-Oui.
En un sens, on pouvait dire ça.
-Elle est gentille. Je crois que je l'avais mal jugée…
-C'est la personne la plus gentille dans ce monde, déclara Nils.
Il le pensait sincèrement. Son partenaire aurait aidé la planète. Il aurait pris du temps pour n'importe qui.
Je ne suis pas un mec pour toi, Kamu. Tu mérites quelqu'un de beaucoup mieux...
-Tout le monde la juge mal !
-Sa tenue…
-Et alors ?! T'es comme ta mère ?! Ca ne te plaît pas donc tu n'aimes pas la personne sans même chercher à la connaître ?!
Loli recula.
-Désolée, je ne voulais pas être méchante. Mais en vrai, c'est à toi que j'en voulais alors n'importe quel prétexte aurait été bon ! Je n'avais pas envie que tu sois heureux avec quelqu'un parce que ça voulait dire que j'étais encore le bébé de la famille !
Il se retourna.
-Tu seras toujours la plus jeune de nous trois.
-Et aussi la fille qui est toujours seule à 22 ans !
-Est-ce grave ? C'était aussi mon cas.
Elle haussa les épaules.
-Tu ne comprends pas. Lucas a Estella, et toi, Eva. Moi, j'ai personne.
Nils avait très envie de lui dire qu'après demain, se serait de même pour lui. Mais c'était impossible. En plus, il laissait de côté l'exemple de son frère. Lui, il était trop bizarre. Encore plus en ce moment, où il poursuivait Kamu de ses charmes. Heureusement qu'il n'en avait aucun, sinon il aurait commencé à se faire du souci.
-T'as le temps… T'as du succès… Où est le problème ?
-En fait, tu ne sais rien de ma vie…
Elle baissa tristement la tête. En la dévisageant, il eut l'impression qu'elle était au bord des larmes. Qu'est-ce qu'il avait encore dit ?
Brusquement, elle se retourna vers lui, en passant rapidement la main sur ses yeux.
-Qu'est-ce que tu sais vraiment de moi ?! Tu ne m'as même pas appelé ! Pendant deux ans ! Tu étais trop occupé pour m'envoyer un SMS ou un email ?!
Le changement de ton, le piqua au vif. Mais qu'est-ce qu'elle avait tout à coup ? A peine quelques secondes auparavant elle était là, à discuter calmement et là, sa sœur s'énervait sans raison. Le type qui se mettait en colère pour un oui ou pour un non, c'était lui, normalement.
-Non, j'étais trop énervé, lâcha-t-il.
-Énervé par quoi ?
-Par le fait, que tu gâches toutes tes chances ! Tu as des capacités ! Bien plus que moi ! Mais tu préfères faire n'importe quoi, avec tes copines !
L'espace d'un instant, elle ne répondit pas, avant de finalement lancer :
-Mais qu'est-ce que t'en sais ! Tu n'étais même pas là ?!
Elle avait raison. Ca lui fit encore plus mal de l'avouer, mais elle avait totalement raison.
-Tu avais des bonnes notes en droit ! tenta-t-il de se justifier.
Ces informations, il les tenait de leur père. Celui-ci était toujours fier de ses enfants. Enfin ceux qui réussissaient. Pas celui qui avait tout plaqué en milieu d'année pour une raison stupide. Celui qui avait décidé de faire de la magie son métier comme sa mère. De toute façon, que pouvait-il dire : « mon fils est flic section magie ». Pitoyable.
-Et alors ? Ca justifie de faire quelque chose, juste pour cette raison ? Je déteste le droit et tout ce qui s'y rapporte. Je ne remettre plus jamais les pieds à la fac de droit. Papa l'a comprit, lui, au moins.
Mais qu'est-ce qu'elle avait à se déchaîner comme ça ?
Juste après avoir lancé ces mots, elle se mit à pleurer, et lui tourna le dos.
Il était censé réagir comment a ça ? Parce qu'il s'était attendu à beaucoup de choses : de la mise en scène, qu'on l'envoie balader, qu'elle lui rit au nez, mais pas qu'elle se mette à pleurer pour histoire de poursuite d'étude.
Hésitant, il s'approcha.
-Loli…
Elle ne répondit pas et se moucha.
Avec un soupir, il l'attira contre lui, avant de la prendre dans ses bras. Il n'aurait jamais cru qu'il ferait ça, ce soir. Elle se laisse faire.
Qu'est-ce qu'elle avait grandie ! Il était presque certain qu'elle le dépassait maintenant.
-Très bien, je ne dis plus rien, déclara-t-il.
-Merci… murmura-t-elle.
Ils restèrent encore quelques secondes ainsi.
-Ca va mieux ?
Elle hocha la tête.
-Tu veux en parler ?
Il ne savait pas de quoi, mais ça valait toujours la peine de demander. Déformation professionnelle, il amassait toutes les infos qui lui paraissaient pertinentes.
-Non.
Sans savoir pourquoi il s'entendit déclarer.
-Si tu veux le faire, tu peux toujours m'appeler.
On aurait cru qu'elle était témoin dans une affaire.
Sans un mot, sa sœur s'éloigna, c'était presque comme si elle se sentait honteuse de s'être laissé allée dans ses bras.
-Et Lucas, il t'appelle ?
-Bof… Il travaille. Il a ses filles. Il manque de temps.
Elle se mit à chuchoter :
-En plus, sa femme ne m'aime pas.
Nils se mit à rire.
-Elle n'aime personne ! J'ai jamais pu la sacquer non plus. Mais faut avouer que ton frère manquait de choix. C'est la seule qui a bien voulu de lui. Fallait qu'il l'épouse avant qu'elle prenne la fuite.
Loli se mit à rire aussi.
-T'es vraiment trop méchant !
-Non, réaliste. Et toi, qui te marre, t'es quoi ? C'était un peu sa dernière chance. Je pense que c'est pour ça, qu'il est si gentil avec elle.
Sa sœur secoua la tête, souleva le plateau et commença à partir.
-Laisse. Je le vais porter.
-Non, prends la valise, toi ! Daniella en aura sûrement besoin si elle veut prendre une douche avant de se reposer.
Il n'avait pas pensé à ça.
-Pas bête.
-C'est parce que tu n'es pas une fille. Toi, une serviette et un morceau de savon, ça te suffit pour prendre une douche.
-Il te faut quoi à toi ?
-Demande à Eva. Elle t'apprendra à prendre soin de ta peau.
Sans savoir pourquoi il toucha sa joue comme s'il allait y trouver une révélation inattendue. Ce ne fut pas le cas.
Est-ce que Kamu mettait tous ces trucs de fille ?
Il était si féminin, ce soir. Jamais personne n'aurait pu penser qu'il était un homme. Même lui en venait à se planter. Du coup, les autres n'y voyaient que du feu.
Comment faisait-il ?
-Tu viens ou tu rêvasses ?
Il s'élança derrière sa sœur. Une fois dans le couloir, il se saisit de la valise et la souleva comme si elle ne pesait rien. Ce qui était le cas pour lui.
Nils prit la suite de Loli. Il se posait vraiment des questions sur la jeune fille. Son comportement le laissait songeur. Devrait-il dire quelque chose ou bien, ne plus se mêler de la vie de sa sœur ? Cela faisait longtemps qu'ils ne s'étaient pas confiés l'un à l'autre. Enfin, il aurait plutôt dû dire qu'elle ne se confier plus à lui.
Il n'avait jamais rien fait pour mériter sa confiance. Elle lui avait donné, et reprit, sans qu'il n'y prête d'attention. Bizarrement, aujourd'hui, ça le touchait plus qu'il ne l'aurait cru possible.
Le brun s'était toujours cru éloigné de son frère et sa sœur. Découvrir que ce n'était pas forcement le cas, le gênait. Comme si cette proximité était une chose étrange qu'il était incapable de gérer. D'ailleurs, il ne savait toujours pas quoi dire à Loli. Du coup, il préférait se taire.
En relevant la tête, il découvrit Kamu appuyé sur la balustrade, qui le fixait avec un petit sourire. Qu'est-ce qu'il fichait là, celui-ci ? Il se pencha, un peu en avant, et déclara :
-Salut, beau gosse. Tu m'as l'air bien musclé, je peux toucher !
Ca y est, il recommençait avec ses conneries. Il n'en loupait pas une. Cependant, il se retint de dire quoi que se soit, parce qu'il préférait de beaucoup le voir comme ça, que triste.
Il s'arrêta et sa sœur le distança.
-Tu as fini ?! Tu ne veux pas te pencher un peu plus, que je vois ton nombril.
Kamu éclata de rire.
-D'accord.
Le pire, c'est que cet andouille n'hésita pas à le faire.
Aussitôt, Nils détourna le regard, du décolleté beaucoup trop profond de la robe. Ca avait beau être Kamu. Il avait beau savoir que ce n'était pas son vrai corps et que ce n'était qu'une image qu'il se donnait, ça lui faisait quand même de l'effet.
-Qu'est-ce que tu fais là, d'ailleurs ?
-J'ai apporté des mouchoirs à ta cousine.
Au moins, c'était cohérent. Il connaissait l'état de Daniella.
Arrivé à l'étage, il continua sa route, et la main de Kamu, se glissa naturellement sur la sienne. A croire qu'il ne pouvait pas se passer de lui, cinq minutes. C'était plutôt flatteur. Seulement, il ferait bien de revenir sur terre et d'oublier les tentatives de rapprochement de son partenaire. Ce n'était ni le lieu, ni le moment, et s'il était honnête, ça ne le serait sûrement jamais. A moins que lui accepte…
-Pas besoin de venir avec moi, souffla-t-il.
-Tu veux que je redescende voir l'autre ?
Le raisonnement se tenait.
-Ok. Viens !
-Pour toi, j'irais au bout du monde.
-Mais t'as fini de dire des conneries. C'est fatiguant à la longue !
Kamu s'approcha pour lui souffler à l'oreille.
-Je te laisserais dormir dans mes bras.
-Ka…
Un coup de coude l'arrêta.
-Eva !
Il faisait vraiment chier avec ses idées à la noix, de changer de prénom.
Nils ne répondit pas et continua en silence jusqu'à la chambre de sa cousine. Une fois devant, il frappa délicatement à la porte. On aurait presque pu croire qu'il ne voulait pas la déranger.
-Entre !
C'était la voix de sa sœur, mais il s’exécuta quand même.
Elle était là, à moitié allongé sur le lit, bien plus maigre et pâle que dans ses souvenirs. Où était passée la jeune fille pleine de vie qui venait les garder certains soirs ? Celle avec qui ils s'amusaient.
Nils sentit son coeur se serrer à cette vision. Il voulait la voir aller mieux. Comment pouvait-on finir dans cet état juste pour un connard. Ca lui donna encore plus envie de le frapper. Seulement, en tant que policier, il devait représenter la loi et ne pas faire n'importe quoi.
Énervé, il serra la main, avant de se souvenir des doigts de Kamu noués aux siens. Il les relâcha. Il ne voulait pas lui faire de mal. Malgré tout, l'autre comprenant sa détresse passa une main tendrement dans son dos. Pourquoi faisait-il toujours des choses si attachantes ?
Si jamais le brun avait besoin de soutien, il savait qu'il pouvait se tourner vers son collègue. L'autre ferait tout pour l'aider au maximum. Même peut-être un peu trop.
Se ressaisissant, le brun posa la valise sur le côté du lit et vint s'installer près de sa cousine.
-Dani, je t'ai rapporté tes affaires.
Elle ne dit pas un mot, mais bougea lentement la tête.
Loli se tenait près d'elle, lui caressant gentiment les cheveux. Se sentant comme un idiot, Nils finit par prendre sa main dans la sienne.
Il ne savait pas quoi dire, pour l'aider ou la réconforter. Alors finalement, la toucher permettait de montrer qu'il était présent, même s'il n'était pas d'un grand secours. Ils restèrent ainsi un petit moment.
Sa sœur avait posé ses doigts sur les siens. Comme si, elle-même cherchait du réconfort. Il ne la repoussa pas.
Son regard se posa sur Kamu, cherchant une solution à son problème. Il y lut du soutien, et cela lui fit du bien. Pourquoi brusquement aurait-il voulu que son collègue vienne le prendre dans ses bras ? Cela lui aurait fait tellement de bien. Il n'avait qu'un mot à dire et il pourrait obtenir ce qu'il désirait. Mais il ne le ferait pas. A quoi bon, se bercer d'illusions ? Ils ne seraient jamais rien d'autres que des collègues.
L'entrée de Lucas dans la pièce, ramena Nils au présent. Son frère franchit la porte et les fixa tous, avant de jeter un bref regard à Kamu et de baisser la tête. Il reporta son attention sur Daniella et s'approcha. Finalement, il s'installa par terre et passa la main sur son bras.
-On est là, déclara-t-il simplement.
Leur cousine ne répondit pas.
-On t'a apporté à manger comme ça, si tu as faim, tu pourras goûter au repas, glissa Loli.
-Nils a fait le poulet, ajouta Lucas.
Le brun ne répondit pas. Il ne comprenait même pas pourquoi les deux autres tentaient de lui faire des compliments.
-C'est pas un gage de qualité, lâcha-t-il brusquement.
Il en était à s'envoyer des piques à lui-même, ça devenait grave.
-Tu cuisines bien, expliqua son frère.
C'était sûr que face à lui, incapable de trouver comment allumer le four, y avait de la marge.
-Mon portable, réclama brusquement Daniella.
-Il est où ?
-Dans mon manteau !
Aussitôt, la jeune fille se leva pour amener le bien à sa cousine. Elle s'en saisit, le regarda avidement, avant de le laisser tomber avec déception.
-Aucun message… Je devrais peut-être lui en envoyer un autre.
Nils lui prit le téléphone des mains et le laissa tomber sur la table de nuit.
-Ou peut-être pas !
Les autres s'entre-regardèrent, ils avaient tous compris à qui elle faisait allusion.
Les yeux de Daniella s'embrumèrent de larmes.
-Ce n'est pas la bonne solution, Dani, lui souffla le brun.
Elle ne répliqua pas, se contentant de laisser sa tête tomber sur l'oreiller. Elle ne bougea pas, les larmes coulant lentement, alors qu'elle pleurait en silence. Sa cousine faisait vraiment peine à voir. Il avait mal au coeur, mais ne savait pas quoi dire pour l'aider.
-Pourquoi il ne me répond pas ? murmura-t-elle.
L'espace d'un instant seul le silence leur répondit.
-Parce qu'il n'en a pas envie, parce que c'est un gros con, finit par lâcher Nils.
A ces mots, la jeune femme se remit à sangloter plus fort.
-Nils ! réprimanda son frère.
-Quoi ? Tu voudrais que je mente ?
L'autre ouvrit la bouche, mais ne dit rien.
-Tu devrais faire preuve de tact, lui reprocha Loli.
-Tu sais bien que je n'en ai pas de tact ! En plus, ça ne va pas l'aider.
-Tu n'en sais rien, reprit son frère.
-Toi non plus !
Kamu s'avança.
-Vous feriez bien de la laisser se reposer.
Les frères et sœurs relevèrent la tête vers elle, hésitant. Finalement, Lucas se releva et fit signe aux autres de le suivre. Loli opina et saisit Nils par la main pour l’entraîner derrière elle. Tous les trois sortirent sans un mot.
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