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tome 4, Chapitre 8 tome 4, Chapitre 8

- Je ne sais pas où je vais et comment construire ma carrière. se dit-il en s'arrêtant devant une petite église.

Il hésite un moment à entrer mais il hausse les épaules, il ne croit pas en Dieu et il doute que la divinité ne se soit jamais penché sur son destin.

- Dieu ne sait même pas que j'existe, s'il existe. songe-t'il.

Il reste un moment à regarder la façade sculptée en pensant aux bâtisseurs de monuments religieux, il se demande combien d'hommes sont morts pour obtenir leur paradis durant la construction de ces édifices élevés à la gloire de Dieu qui les a oubliés. Le jeune homme a la vision fugace de Dieu et du Diable marchandant son destin mais elle s'estompe avant qu'il n'ait pu en décrypter le sens. Il se remet en marche à pas lents jusqu'à sa petite chambre. Florentin prend une plume et il réfléchit quelques minutes avant de noter les idées qui lui viennent à l'esprit pour construire sa carrière. Pensif, il relit ses notes et il soupire, il ne sait pas comment faire et il hésite sur la manière de procéder.

- Dans l'immédiat, je travaille mon jeu et je compose autant que possible, je mets de l'argent de côté et si je trouve des contrats à côté, je les accepte pour me faire connaître. Ensuite, nous verrons bien. Mais peut-être que ce n'est pas la vraie vie au fond...

Les semaine passent et un matin, il se réveille en train de jouer allongé dans son lit. Il sourit de sa bêtise et il se lève en grommelant contre ses rêves étranges. Il décide de tenter sa chance dans les tavernes et passe son temps libre à visiter les tavernes de la ville à la recherche de musiciens ou de taverniers qui accepteraient de le laisser jouer mais sans succès; il arpente les rues, découragé et il se laisse un moment aller à pleurer dans une ruelle. Une certitude lui fait sécher ses larmes et il se met à la recherche d'une pâtisserie où il jette son dévolu sur une tartelette au citron qui le réconforte comme il l'avait prévu. Un peu plus calme, il s'assied sur la margelle d'un puits et il réfléchit.

- Travailles puisque tu peux le faire et le moment venu, tu tenteras ta chance dans des contrées plus propices.

Sa résolution prise, il rejoint le jeune Amaury qui l'attend pour sa leçon du jour. Pressé de corriger une partition, Florentin lui propose de lui montrer comment il corrige ses partitions avec l'espoir de pouvoir travailler dans le calme. Le garçon hausse les épaules et il s'assied à côté de lui tandis que Florentin lui explique en cherchant ses mots comment il procède. Morceau par morceau, il joue les notes qu'il a inscrites et il corrige ce qui ne lui convient pas avant de jouer l'ensemble du morceau.

- Qu'en penses-tu ?

Le garçon fait la moue mais il tente de faire une réponse satisfaisante.

- C'est joli et tu joues vite.

- La musique ne t'intéresse pas du tout ? se hasarde à questionner le compositeur.

- C'est joli mais cela demande trop de travail et je n'ai pas envie d'y passer des heures tous les jours pour jouer passablement dans quelques années pour faire plaisir à mon père.

- Je comprends. dit le jeune violoniste. Je vais parler à ton père, je ne veux pas t'obliger à jouer au risque de te dégoûter à vie de la musique. L'enseignement que tu as reçu n'est pas du temps perdu que tu souhaites un jour te mettre à la musique ou non.

Le jeune homme ressent une impression de déjà-vu et la tête basse, il quitte la pièce à la recherche d'un domestique à qui il demande à parler au maître de maison. Introduit dans le bureau de son employeur, celui-ci l'écoute sans rien dire.

- Je vous avais dit que mon fils était difficile, vous auriez dû vous montrer plus ferme !

- Mais votre fils ne montre aucun intérêt pour cet art. s'écrie Florentin, indigné de ne pas être entendu. En insistant, vous ne ferez que le dégoûter durablement de la musique qu'il ne jouera jamais correctement car ses bases seront trop fragiles par désintérêt.

- Vos parents ont pourtant su vous inculquer des notions de musique passables...

- Je m'y suis toujours intéressé... marmonne le jeune homme, découragé.

- Je vous renvoie, je trouverais quelqu'un de plus compétent et de plus ferme que vous. dit l'homme. Quel âge avez-vous, jeune homme?

- Presque vingt-six ans... dit-il en relevant la tête.

- Vous êtes trop jeune et inexpérimenté pour un tel poste, je le crains. Vous pouvez préparer vos affaires pendant que je prépare votre compte. Au revoir, monsieur Leroy.

Florentin renonce et le cœur battant à tout rompre, il se rend dans sa chambre où il jette pêle-mêle ses affaires avec violence dans son sac. Puis il se rend dans le salon de musique où son jeune élève l'attend.

- Ton père n'a pas voulu m'écouter, il me renvoie. Ne perds pas tes rêves de vue et n'oublie pas qui tu es au fond de toi. Un jour, tu pourras être ce que tu rêves d'être.

- Merci de m'avoir écouté, Florentin. Tu n'es pas comme les autres, merci de m'avoir compris.

Emu, le violoniste sent les larmes monter à ses yeux et il referme la porte sur un dernier sourire. Dans l'entrée, le maître de maison l'attend. Sans un mot, il lui tend ses gages et il attend qu'il passe par la porte ouverte. Humilié, le musicien quitte les lieux certain d'avoir fait le bon choix.

Dans la rue, son bagage à la main, il marche sans but, droit devant lui. En chemin, il remarque les bourgeons sur les branches et il sourit.

- Nous sommes en avril, le printemps est là, je l'avais oublié. Ma vie n'est pas dans mon pays natal, auréolé de gloire dans la maison de mon enfance. Pour l'instant en tous cas, quand je serai riche et célèbre, il me tendra les bras mais pour le moment, je dois prendre une autre voie pour atteindre mon but. Et ce n'est pas ici que j'y parviendrai.

Le musicien trouve une carriole qui achemine des denrées dans la capitale et il entreprend le long voyage vers Versailles où il retrouvera ses amis. Il compose durant les longues journées qui le séparent de son but mais rapidement, l'inspiration se tarit et il renonce. Pour passer le temps, il feuillette ses quelques livres en s'interrogeant sur son avenir ou il bavarde avec l'employé d'un producteur de fruits séchés qui lui a trouvé une place dans sa charrette contre quelques piécettes et une compagnie bienvenue. Lorsqu'il se retrouve en vue des portes de la ville, épuisé, il remercie le conducteur d'un signe de tête et il se fond dans la foule. Il se voit marchant dans un petit bois en chantonnant avant de rentrer travailler dans une petite chambre agréable qu'il sait n'être pas à lui, il voit les partitions qui s'empilent sur la petite table et il sent la paix qui l'envahit. Les sourcils froncés, il tente de rattraper le souvenir qui s'échappe déjà. Pourtant, il est certain de n'être jamais resté un long moment dans un lieu boisé pour composer à sa guise.

- Mais ce serait une bonne idée. Une fois un certain nombre de compositions à mon répertoire, je pourrai plus facilement trouver ma place dans le monde de la musique.

Il loue un minuscule réduit avec une petite fenêtre et il s'y installe avec satisfaction. Il n'y a qu'un lit et une table mais il sait qu'il n'a pas besoin de plus. Durant un mois entier, il reste là, à composer et jouer sur son instrument pour mieux l'apprivoiser et en tirer toutes les richesses sonores. Il sort souvent se promener dans les rues et le soir venu, il joue dans des soirées qui lui permettent de s'enrichir peu à peu en épargnant chaque sou même s'il en donne une partie pour les bonnes œuvres, il se souvient qu'il a connu des moments difficiles et il remercie la providence de lui donner une chance.

- Mais ce n'est pas le meilleur moyen de te construire une carrière dans la musique...

Debout devant la vitrine d'un tailleur, il reste un long moment à regarder un tissu noir brodé d'argent en douces arabesques, il se dit que ce costume s'accorderait merveilleusement bien avec son instrument. Il sourit doucement et il reprend sa marche.

- Un jour, qui sait, tu t'offriras un tel habit. Mais pas maintenant, tu dois d'abord travailler dur pour connaître gloire et fortune.

Un soir qu'il joue dans une taverne au lansquenet, il se lasse rapidement du jeu.

- Je hais les jeux de hasard, je crois bien. se dit le jeune musicien en regardant des joueurs de whist à une table voisine.

- Pourtant, le fait que le jeu est interdit devrait être plaisant mais même pas.

Le lendemain, il se rend au carnaval. Dans toutes les rues, on danse et il observe les déguisements avec envie.

- J'aurais dû penser à me déguiser, moi aussi mais qu'importe.

Il se glisse dans la foule des danseurs et il se laisse gagner par la joie ambiante.

- Ces deux jours de repos n'ont pas été reposants. Demain, je retrouve mes amis et je me remets au travail.

xXxXx

- Bonjour....

- Florentin, tu es revenu? demande Andrea en tournant la tête vers lui.

- Les choses ne se sont pas passé comme je l'avais prévu. Et vous?

- Pareil...

- Bien, travaillons plus dur que jamais pour réussir. dit le jeune homme en sortant le violon d'ébène et d'argent de son étui.

Florentin repousse les limites de son instrument et de la musique qu'il a l'habitude jouer, il s'ouvre à de nouveaux morceaux et de nouveaux styles sous l'impulsion de ses amis et il sent ses mains se refuser à lui mais malgré son agacement face à ces difficultés imprévues, il tient bon. Les musiciens ramènent de leurs voyages des partitions et des airs nouveaux qu'ils s'échangent au coin du feu devant des verres d'alcools divers et des petits fours. Dans ces réunions décontractés, les participants se font écouter leurs morceaux avant d'échanger des conseils pour améliorer leurs créations.

- Florentin, depuis combien de temps... interroge Landry en le voyant travailler, perdu dans ses pensées.

Le violoniste sursaute et la mine désapprobatrice de son ami le fait rougir.

- Je...

- Bien trop longtemps à ce que je vois. Terminé pour aujourd'hui, on ferme. A demain, mon bon monsieur. décrète le joueur de luth en commençant à ranger partitions et crayons en vrac dans l'étui de Florentin.

Le violoniste soupire mais il sait que son ami a raison et il se force à lui sourire tout en mettant de l'ordre dans ses affaires.

- Depuis quand n'as-tu pas dormi?

- Je me suis couché plus tard que je n'aurais dû, hier mais...

- Et les jours d'avant? le coupe son ami. Nous sommes une équipe d'amis mais aussi des professionnels qui travaillent ensemble. Nous avons besoin de toi en bonne santé physique et mentale.

- Je suis moins sujet à la mélancolie que dans mon autre vie, je veux dire mon passé. s'embrouille Florentin en achevant de se rhabiller.

- Il y a un courrier pour toi, il me semble.

- Mes partitions de Vienne je craignais qu'elles n'arrivent pas; si elles s'étaient perdu, cela aurait été un drame.

Landry plonge son regard dans le sien, perplexe en agitant ses clés pour le pousser à quitter les lieux.

- Partitions hors de prix pour jouer une musique que personne n'écoutera.

- Musique qui me plaît et me bouleverse. corrige Florentin en soupirant.

- Ce qui revient au même. marmonne son ami en le poussant dans le dos pour le faire quitter les lieux plus vite. Je t'invite à boire à la taverne, ce sera l'occasion de nous changer les idées. Et tu n'as pas le choix...

xXxXx

-Tu viens à la soirée du duc de Gromant, ce soir ?

Florentin relève la tête vers Gabrielle qui lui sourit et il fait la moue. Il hésite, bien conscient que c'une occasion à ne pas manquer malgré l'ennui qu'il anticipe.

- Que veut-il qu'on joue ? interroge le violoniste pour gagner du temps

- Des airs à danser.

- Pour danses de salon, donc.

- Tu espérais quoi ? s'étonne la chanteuse avant d'éclater de rire.

Florentin ne répond rien, il secoue la tête et il réfléchit quelques secondes.

- Tu ne peux refuser ce contrat, vous avez besoin d'argent pour vivre et tes amis comptent sur toi. Tu ne peux vivre selon ta fantaise, cela t'a coûté cher par le passé.

La vision lointaine d'une flaque de sang et l'odeur du sang frais l'envahit , il ferme les yeux pour la chasser mais elle se répand dans tout son être.

- J'étais en pleine composition et ce morceau est important pour moi. marmonne-t'il, les lèvres serrées dans l'espoir de réprimer la nausée qui lui tord le ventre. J'arrive.

Florentin se change rapidement et il suit son amie armé de son crayon en corrigeant sa partition, confiant en la capacité de la jeune femme à le préserver des passants.

- Rien ne te détourne jamais de ton travail. lui fait remarquer sa collègue.

- Non, c'est une force et une faiblesse mais l'inspiration est chose fragile. On joue quoi, au fait? interroge-t'il tandis que son amie actionne le marteau de la porte.

- La même chose que la dernière fois? Nous avons trop peu répété dernièrement mais nous avions beaucoup travaillé, j'espère que ça suffira.

- Ce sera parfait.

- Tant qu'ils nous paient en admettant qu'ils nous écoutent. dit la chanteuse avec un soupir. Une lettre est arrivée pour toi, j'ai oublié de te la donner.

- Une lettre. dit le violoniste en relevant la tête de la partition qu'il relit rapidement.

- Je ne sais pas qui t'écrit mais c'est bien la seule chose capable de te détourner de ton travail. dit-elle en la lui tendant.

- Victoire! songe Florentin qui sent qu'il rougit tandis qu'on les introduit dans l'hôtel particulier de leur employeur du jour.

- J'ai terminé! soupire le jeune homme en se rejettant en arrière sur sa chaise. Ode au roi, c'est d'un ridicule mais je dois me faire remarquer quitte à louer des gens que je ne connais guère.

Il se lève et il sable le feuillet en chantonnant avant de prendre son brouillon sur la table qu'il décide de conserver pour ses archives. Puis il s'habille pour mettre en œuvre la dernière étape de sa création.

Rasé de frais en tremblant de crainte de se couper, vêtu d'un habit bleu brodé au fil de cuivre, il se dirige vers le palais où il se mêle à la foule de solliciteurs qui attendent que le roi traverse le vaste couloir encombré. D'une oreille distraite, il écoute les conversations mais ces histoires d'héritages et de filiations l'ennuient et il se plonge dans l'observation minutieuse du décor qui l'entoure. Lorsque le roi passe près de lui en saluant de vagues gestes de la tête les solliciteurs, le jeune homme sort de sa rêverie avec brutalité et il lui tend sa partition d'une main pleine d'hésitation avant de rougir violemment de son impolitesse. Mais le roi, curieux, s'arrête pour prendre le feuillet.

- C'est vous que nous avons entendu jouer en ouvrant la porte ?

- En effet, je suis désolé si ma musique a écorché les oreilles de sa majesté. Je n'ai pas pris garde au fait que je grattais les cordes de mon instrument par habitude.

- Nous jouerez-vous votre création ? Monsieur ? demande le monarque en observant les traits du jeune homme qui se force à sourire.

- Monsieur Leroy, je n'ai pris que ma pochette avec moi, j'ai jugé mon violon trop encombrant.

- Nous allons vous trouver un violon., ce n'est pas ce qui manque au château. dit le roi en faisant signe à un valet qui revient quelques minutes plus tard avec un instrument. Un peu de divertissement n'est pas pour me déplaire.

Intimidé, le musicien prend l'instrument qu'il examine un moment avant de le juger de bonne facture. Il joue quelques morceaux faciles pour s'habituer à son nouvel outil mais lorsqu'il croise le regarde du mornarque qui attend, il rougit et il commence à jouer sa mélodie d'une main un peu tremblante mais de plus en plus assurée au fil des mesures. Le roi l'écoute sans dire un mot avant de se déclarer satisfait et de faire signe au valet qui remet une bourse dans la main du violoniste en échange du violon. Florentin s'incline tandis que le roi continue sa route, bien conscient que tous les regards sont tournés vers lui. Le jeune homme le regarde s'éloigner, il se dit qu'il a raté une occasion mais qu'il a été remarqué ce qui n'est pas tout à fait perdu. Satisfait, il rejoint son logis en chantonnant en se promettant de continuer à travailler dur ses créations.

Le bruit se répand et le violoniste joue sa création dans les soirées à la demande de quelques nobles durant quelques semaines, il tente de profiter de cet engouement mais les courtisans sont  volatiles et il est bientôt oublié même s'il reconnaît que ce petit succès lui a rapporté de quoi mettre quelques économies de côté.

Alors que la saison des bals reprend dans les zones rurales, Florentin reprend son habituelle tournée des bals. Il retrouve avec plaisir le répertoire populaire qui laisse la place à l'improvisation et à sa fantaisie loin de la rigidité de la musique de cour et de salons. Il en profite pour tester quelques airs à danser dans les salons qui rencontrent un petit succès qu'il juge encourageant. Le jeune homme tente d'entraîner ses amis dans l'aventure car il aurait aimé pouvoir profiter de leurs instruments pour former un groupe qui sillonnerait les campagnes afin de donner une nouvelle impulsion à leur jeu. Il argumente sur le fait qu'ils peuvent tester à peu près tout à partir du moment où l'air est entraînant le public étant généralement assez ouvert s'ils choisissent le moment où tout le monde va se restaurer et il arrive qu'ils rencontrent des compères avec qui échanger sur leurs pratiques respectives. Le repas copieux et offert aux musiciens leur assure au moins la nourriture les soirs où va jouer lui permettant de mettre de l'argent de côté. Mais ses amis préfèrent se concentrer sur leur carrière mondaine et il les laisse pour retrouver la liberté. Il ne néglige pas les soirées mondaines et malgré la fatigue, il se sent suffisamment inspiré pour composer et s’entraîner.

xXxXx

- Nous voici déjà fin août.

Avec angoisse, Florentin tourne en rond dans la chambre anonyme. Il lève les yeux vers l'horloge et il sait qu'il est déjà tard. Avec un soupir de résignation, il se met au lit et il ferme les yeux. Quelques heures plus tard, il s'éveille en sueur perclus de douleurs. Il s'assied dans le lit et il cherche à tâtons le briquet pour allumer la chandelle qu'il trouve d'une main tremblante.

- Toujours ce rêve. Toujours tout ce sang autour de moi, cet parquet que je ne parviens pas à identifier. Et cette sensation de faiblesse, cette douleur.

Il hésite puis il sort marcher un long moment dans le froid de cette nuit d'août, les yeux levés vers les étoiles, le musicien cherche à percer le mystère qu'il sent autour de cette date qui ne lui dit rien. Puis, la fatigue le prend et il rentre se coucher, tremblant mais le reste de la nuit est paisible.


Texte publié par Bleuenn ar moana, 26 juin 2020 à 18h22
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